Depuis la crise sanitaire liée à la Covid-19, vous avez sûrement prononcé le mot virus des dizaines de fois. Mais savez-vous à quoi ressemble un virus ? Connaissez-vous la différence entre virus et bactéries ? Si ce sont tous les deux des microbes, leur mode de contagion est different. A l’instar des traitements dont dispose la médecine pour lutter contre. Faisons le point.
Qu’est ce qu’un microbe ?
Du grec ancien « mikrós », qui veut dire petit, et de « bíos », signifiant vie, les microbes ont en commun leur petite taille. Organismes minuscules et invisibles à l’œil nu, ils vivent partout : dans l’air, sur les surfaces (comme le sol, les meubles mais aussi notre peau), et aussi à l’intérieur de notre organisme. Certains sont même indispensables à son bon fonctionnement, par exemple pour la digestion des aliments : ce sont eux qui forment notre flore intestinale. Mais si leur taille microscopique les définit, les microbes ont tous des fonctions et des fonctionnements différents. En effet, le terme microbe, créé en 1878 par le chirurgien français Charles-Emmanuel Sédillot, reste assez vague, et dans le langage courant on l’utilise plutôt pour parler de micro-organismes pathogènes (c’est à dire pouvant causer des maladies). Il existe trois grandes catégories de microbes : les virus, les bactéries et les champignons. Ces derniers, qu’on nomme aussi levures et sont utiles à la fermentation, sont notamment responsables des mycoses chez l’Homme. Nous allons ici nous intéresser de plus près aux virus et aux bactéries.
Les bactéries, des organismes autonomes
Les bactéries sont minuscules. Dans nos intestins, on en dénombre plus de 600 sortes et dans un seul gramme de terre, on peut en trouver un milliard. Organismes vivants composés dune seule cellule, les bactéries sont autonomes et possèdent leur propre métabolisme. Ainsi, elles peuvent se reproduire par simple division cellulaire, en deux copies identiques. De telle manière que, en l’espace de quelques heures, une bactérie peut passer d’une seule à un million. On entend souvent parler de bonnes et de mauvaises bactéries, néanmoins, toutes ne sont pas pathogènes, loin de là. La plus connue dans le corps humain porte le joli nom d’Escherichia coli, une bactérie qui compose 80 % de la flore intestinale des mammifères. Parmi ses souches, une est pathogène (et dite entéro-hémorragique) : elle naît en général dans les matières fécales, et déclenche notamment la gastro-entérite.
Prévenir et soigner une infection due à une bactérie
Les infections dues aux bactéries sont moins contagieuses que les infections virales. Les bactéries nocives provoquant des maladies infectieuses entrent dans notre organisme par l’alimentation (c’est l’intoxication alimentaire), une plaie, une relation sexuelle non protégée, mais aussi par l’air que l’on respire. Elle se reproduisent alors très vite chez la personne infectée qui pourra avoir recours à un traitement spécifique, la plupart du temps antibiotique (chaque bactérie demandera un antibiotique spécifique : seul votre médecin est habilité à le prescrire). Toutefois, les antibiotiques ayant été sur-utilisés, ils sont devenus inefficaces sur certaines souches. Les scientifiques travaillent donc sur de nouvelles alternatives contre les bactéries pathogènes. Certaines personnes ont aussi recours aux plantes, certaines étant des antibiotiques naturels (gingembre, ail, lavande…). L’idéal est de prévenir la contamination en protégeant son système immunitaire, en se lavant régulièrement les mains et en se protégeant lors de rapports sexuels avec un nouveau partenaire.
Les virus : des agents infectieux qui parasitent leurs hôtes
Infiniment plus petits que les bactéries, les virus sont considérés par les virologues comme « à la limite du vivant ». Ils sont en effet acellulaires, et ne peuvent ni métaboliser, ni se reproduire, sans infecter une cellule hôte. Ce n’est pas pour rien qu’ils portent le nom de virus, signifiant poison en latin. Pour se multiplier, le virus parasite les fonctions de réplication d’une cellule, c’est à dire le mécanisme de production de nouvelles molécules nucléiques d’ADN ou d’ARN. Ils sont à l’origine de maladies comme la rage, le paludisme, la grippe, la variole, le sida, l’herpès, l’hépatite, la rougeole, la varicelle, la pneumonie, les coronavirus et récemment la Covid-19. La transmission d’un virus (son mode de contagion) a lieu via inhalation (d’où l’importance du port du masque durant une épidémie), par contact sexuel, par ingestion (boire dans le verre de quelqu’un de malade, etc), ou par piqûre d’insecte. Le traitement sera spécifique à chaque virus. Il faut savoir que les antibiotiques sont inefficaces sur les virus.
Prévenir et soigner une infection due à un virus
Pour se protéger des virus, il faut bien sur soigner son système immunitaire. A savoir : faire du sport, avoir une alimentation équilibrée et bien dormir. Porter un masque quand nécessaire, et un préservatif lors rapports sexuels avec un nouveau partenaire. On peut aussi se faire vacciner. Les vaccins actuels ont deux modes de fonctionnement. Le plus ancien, consiste à injecter une forme atténuée d’un agent infectieux pour préparer notre organisme à le reconnaître et le combattre. Le plus récent, qui a fait beaucoup parler de lui pendant la pandémie liée au Covid, est le vaccin à ARN messager. Il crée également un leurre poussant l’organisme à développer des anticorps. Mais celui-ci ne contient pas le virus sinon des molécules d’ARN de celui-ci.
Le traitement contre un virus dépend de la maladie qu’il génère. On ne soigne pas une grippe de la même façon qu’une hépatite, ou qu’une rougeole. Il existe des antiviraux, comme le Tamiflu pour soigner une grippe. Mais on pourra aussi décider de ne traiter que les symptômes (faire baisser la fièvre au paracétamol, donner un antitussif, etc). À noter que certains médecins peuvent prescrire des antibiotiques pour une infection virale s’ils craignent une complication bactérienne. Enfin, certaines maladies n’ont à ce jour pas de traitement. C’est le cas du paludisme ou du HIV dont on peut seulement stopper la progression et les effets.