On les étudie et on s’en sert depuis plus de 7000 ans. Mais on les a mises au placard le siècle dernier avec les progrès de la chimie. Les huiles essentielles, base de l’aromathérapie, sont de nouveau appréciées à notre époque où un besoin de retour au naturel se fait sentir. Alors que soignent-elles ? Comment les fabrique-t-on ? Et comment les utilise-t-on ?

aromathérapie

Petite histoire de l’aromathérapie

Africains, Incas, Grecs, Chinois … De nombreux peuples à travers le Monde les affectionnent depuis des siècles.  D’abord pour des rituels de purification et des soins thérapeutiques. Puis autour du seul plaisir des fragrances. Mais ce sont les Égyptiens qu’on considère comme les créateurs de ces extraits aromatiques qu’ils nomment « plantes de vie », et ce dès 4500 avant JC.

Puis en l’an 1000, c’est un médecin et philosophe perse du nom d’Avicenne qui met au point le premier alambic. Il en extrait des végétaux les huiles essentielles pures. Il faudra ensuite attendre 1931 pour que soit employé le terme aromathérapie par René-Maurice Gattefossé, dans son ouvrage dédié. Quelques années plus tôt, ce fils de parfumeurs avait fait des essais dans son laboratoire quand il fut victime d’une explosion. Par réflexe, il trempa son bras brûlé dans la bassine la plus proche, remplie d’huile essentielle de lavande. Il ressentit un apaisement immédiat, et la cicatrisation fut étonnamment rapide. Il décida alors de transmettre à l’humanité le fruit de ses découvertes en prônant l’aromathérapie.

L’aromathérapie : un spectre d’action large

Alternative efficace aux antibiotiques, les huiles essentielles ont des propriétés bactéricides, anti-fongiques et antiseptiques.

On les utilise aussi pour leurs vertus antalgiques, antispasmodiques et apaisantes ou comme décontractant musculaire. Quelques-unes ont encore des vertus très ciblées comme les huiles dites « œstrogènes like ». Celles-ci reproduisent certaines fonctions physiologiques, aidant notamment à diminuer les symptômes de la ménopause. D’autres enfin sont utilisées dans le traitement du diabète, de l’hypertension, ou contre le stress et la dépression.

Leur mode d’action est donc extrêmement varié. Même si à ce jour les études cliniques appuyant leur efficacité restent peu nombreuses, on observe dans leur usage un réel potentiel thérapeutique.

Comment obtient-on les huiles essentielles ?

Pour obtenir l’huile essentielle d’une plante aromatique sans l’endommager, on emploie principalement la distillation par entraînement à vapeur.

Cette technique ancienne consiste à mélanger dans un alambic la partie du végétal dont on souhaite extraire l’essence avec de l’eau. On chauffe ensuite ce mélange jusqu’à obtenir de la vapeur, chargée des molécules volatiles de la plante. Puis on récupère cette vapeur et on la refroidit, la rendant ainsi liquide. C’est l’huile essentielle de la plante. Toutefois il ne s’agit pas d’un corps gras (le nom est trompeur) mais d’une essence.

Pour les agrumes, on utilise en revanche une méthode d’extraction à froid. Il faut en moyenne une trentaine de kilos selon les végétaux (racines, graines, sommités fleuries, bois, écorce, résine…) pour extraire 1 litre d’huile essentielle. D’où le coût parfois élevé d’une huile essentielle. Mais comme il suffit de quelques gouttes pour se soigner,  l’aromathérapie n’est pas onéreuse sur le long terme.

Comment les utilise-t-on ?

On peut se soigner en aromathérapie de 3 façons :

– par voie orale, en mettant une goutte d’huile essentielle sur un cachet neutre, sur un sucre, ou en la mélangeant avec une huile végétale (huile de tournesol ou huile d’olive mais ne jamais ingérer pure).

– par voie cutanée, en faisant un mélange dans sa main avec une huile ou une crème pour le corps avant application sur la zone concernée (le plexus solaire avec de la lavande contre le stress, de la gaulthérie sur un muscle contracté, de la sauge sur le bas ventre contre les règles douloureuses etc…)

– par vaporisation ou diffusion dans l’air ambiant, en utilisant un flacon avec un dispersant (les huiles essentielles ne se mélangent pas à l’eau), ou un diffuseur adapté.


Respectez bien les précautions d’emploi, dans l’idéal avec la prescription d’un aromathérapeute, ou sur les conseils de votre pharmacien. Particulièrement pour la femme enceinte et le nourrisson chez qui l’aromathérapie doit être adaptée de façon particulière. 

consulter médecin en ligne