Par Sandrine Pollien
Fragiles et exposés, nos yeux doivent faire face quotidiennement à de nombreuses agressions. L’une d’elles, l’uvéite, peut entraîner des conséquences relativement graves si elle n’est pas traitée à temps. Diagnostiquée, elle se soigne et n’a aucun impact sur la qualité de la vue.
Qu’est ce que l’uvéite ?
Définition de l’uvéite
L’uvéite consiste en une inflammation d’une partie ou de la totalité de l’uvée. Cette partie de l’œil correspond à la membrane moyenne de l’œil et comprend l’iris, la choroïde (pigmentée et vascularisée, elle nourrit la rétine) et le corps ciliaire. C’est grâce à ce dernier que l’œil nous fait parvenir une image nette : on parle d’accommodation. L’uvéite peut atteindre un seul œil, ou les deux.
Complications de l’uvéite possibles
Les diagnostics d’uvéite doivent être pris au sérieux et rapidement traités. Sans soins adaptés, l’inflammation pourrait altérer la vision et provoquer une perte permanente et définitive de la vue.
Le syndrome d’Irvine est responsable de la réduction de l’acuité visuelle. Il survient suite à une chirurgie de la cataracte. Un œdème apparaît dans la macula (partie de la rétine où la vision est la plus nette), accompagné parfois d’un œdème de la papille ou de microkystes. Le patient est alors atteint de photophobie. Ce syndrome peut se guérir même si la vision peut rester altérée.
Les causes de l’uvéite
Les causes de l’uvéite sont infectieuses ou inflammatoires. Certaines uvéites se retrouveraient également dans le cas de certaines affections rhumatologiques. Elles peuvent résulter d’une plaie, de la présence d’un corps étranger dans l’œil, d’une opération chirurgicale, d’une tumeur ou d’un décollement de la rétine.
Dans la moitié des cas, on ne trouve toutefois pas la cause. Une cause génétique serait possible, mais cela n’a pas encore été démontré avec certitude.
Les symptômes de l’uvéite
Les symptômes de l’uvéite revêtissent diverses formes. L’œil atteint peut être rouge et/ou douloureux. La vision se trouble, l’œil larmoie. La personne devient photosensible, c’est-à-dire qu’elle se met à craindre la lumière. Des tâches apparaissent dans le champ de vision et, enfin, on observe une diminution de la vision. Les symptômes ne se cumulent pas : ils dépendent du type d’uvéite développée.
Les conseils pour le traitement et la prévention de l’uvéite
Les différents types d’uvéite :
Lorsque vous constatez une inflammation de votre œil, prenez rendez-vous avec votre médecin.
On distingue trois types d’uvéite :
- L’uvéite antérieure : lorsque l’inflammation se manifeste principalement au niveau de la chambre antérieure (c’est-à-dire l’espace entre l’iris et la surface la plus interne de la cornée). Ce type d’uvéite est le plus fréquent. L’uvéite antérieure aiguë fait son apparition suite à une maladie contagieuse comme la syphilis ou l’herpès.
- L’uvéite intermédiaire : lorsque l’inflammation se développe au niveau du vitré antérieur (substance transparente et gélatineuse qui remplit la cavité oculaire à l’arrière du cristallin).
- L’uvéite postérieure : lorsque l’inflammation apparaît au niveau de la choroïde.
Plus rare, la panuvéite correspond à une uvéite totale.
Lorsque l’uvéite dure plus de trois mois, elle est considérée comme persistante. Elle sera chronique si elle est persistante et qu’une rechute survient avant le troisième mois.
Les traitements de l’uvéite
L’ophtalmologue utilise une lampe à fente pour voir correctement l’intérieur de la chambre antérieure de l’œil. Ce qu’il y verra permettra de diagnostiquer, ou non, une uvéite. Après avoir anesthésié l’œil grâce à des gouttes, il se livre à un examen du fond de l’œil, qui révélera l’existence ou non d’opacités dans le corps vitré ou d’atteinte à la rétine ou à la choroïde.
Lorsqu’un médecin a diagnostiqué une uvéite, il est important de la traiter rapidement pour empêcher une possible altération définitive de la vue.
Le traitement médical vise la réduction de l’inflammation, grâce à la prescription d’anti-inflammatoires. Le médecin peut également donner des gouttes à mettre dans les yeux.
Dans les cas d’uvéite chronique, des injections intraoculaires peuvent être nécessaires. Pour les uvéites infectieuses, en plus des anti-inflammatoires, la personne atteinte sera placée sous antibiotiques ou devra prendre des médicaments antiviraux. Enfin, le médecin peut décider de retirer le corps vitré lors d’une opération.
Prévention
Certaines personnes, en raison de leur patrimoine génétique seraient plus exposées aux uvéites. Par ailleurs, contracter la toxoplasmose, la tuberculose, avoir de l’herpès ou la syphilis sont des facteurs aggravants. C’est également le cas lorsqu’une maladie auto-immune ou une inflammation telle que la maladie de Crohn se sont déclarées.
Bien que les chiffres suivants ne soient qu’une approximation, ils nous apprennent que sur 100 000 habitants, il y a 17 à 24 nouveaux cas, 38 à 204 ont déjà eu ou ont une uvéite. Le pourcentage des enfants atteints s’élève lui entre 3 et 8%.