Plus fréquent chez les femmes que chez les hommes, notamment après la ménopause, le syndrome de l’oeil sec vient d’une diminution de notre production de larmes. Les yeux picotent comme si on avait un grain de sable, et nos paupières sont comme collées. Le plus souvent, le vieillissement en est la cause, mais aussi l’utilisation intempestive des écrans. Alors peut-on prévenir la sécheresse oculaire ? Quels sont les traitements de l’œil sec ? On répond à toutes vos questions.
Oeil sec : symptômes
Tout d’abord, il s’agit de savoir si vous souffrez réellement du syndrome de l’oeil sec. En effet, la sensation de sécheresse n’est pas forcément synonyme de sécheresse oculaire. Il se peut que votre sécrétion de larmes soit normale, et cette sensation purement subjective. C’est le cas par exemple quand vous passez trop de temps sur une longue période devant un écran, quand vos yeux sont exposés à un produit irritant ou que vous souffrez d’une allergie aux pollens. Dans ce cas, la gêne doit être passagère. Si elle persiste, il faudra consulter un ophtalmologiste.
Les symptômes habituels de l’oeil sec sont les suivants :
- le matin : paupières collées, gêne lors de l’ouverture des yeux
- besoin récurrent de cligner des yeux
- démangeaisons, picotements
- sensibilité à la lumière, au vent, au froid et à la fumée de cigarette
- sensation de fatigue oculaire
- vision trouble, floue, de façon fluctuante
- difficulté à supporter ses lentilles de contact
- absence de larmes dans des situations qui les déclenchent habituellement (à la découpe d’un oignon, lors d’une émotion forte, etc)
- larmoiement en lisant ou lors d’autres situations inhabituelles (larmoiement paradoxal)
Pourquoi a-t-on les yeux secs ?
Le syndrome de l’œil sec est une maladie multifactorielle, c’est-à-dire qu’elle est provoquée par des facteurs multiples. Le plus courant est la perturbation hormonale (c’est pourquoi les femmes en ménopause sont les plus touchées) qui entraîne un dysfonctionnement des glandes de l’œil. Dans ce cas, les glandes de Meibomius, localisées dans l’épaisseur des paupières et responsables de la sécrétion lacrymale, sont moins performantes. On a donc les yeux secs. La sécheresse oculaire peut ensuite être causée par le vieillissement, chez les personnes des deux sexes, mais aussi l’usage régulier de collyres, une chirurgie oculaire ou le port trop fréquent de lentilles de contact. Enfin l’usage abusif des écrans d’ordinateurs, tablettes ou smartphones est responsable de nombreux cas de sécheresse oculaire, notamment car celui-ci diminue la fréquence naturelle des clignements de l’œil. Le syndrome de l’oeil sec peut parfois aussi trouver sa source dans des maladies inflammatoires chroniques comme la conjonctivite allergique ou une maladie auto-immune comme la polyarthrite rhumatoïde. Mais également la prise de certains médicaments comme les antidépresseurs, les antihypertenseurs et les antihistaminiques. Un climat sec et venteux, à taux d’humidité faible, peut venir aggraver le problème.
Oeil sec : traitement et prévention
La répercussion d’une sécheresse oculaire sur la vie quotidienne est importante : on lit moins, on a des difficultés à utiliser son ordinateur, à conduire… Pour prévenir l’oeil sec, on peut commencer par réduire son temps d’écran. Penser à cligner des yeux plus souvent. Porter moins souvent nos lentilles de contact et éviter les environnements trop secs. Il n’existe pas à proprement parler de traitement définitif à la sécheresse oculaire, mais on peut en atténuer les symptômes et empêcher d’éventuelles lésions de la surface de l’œil. Pour cela, on aura recours aux larmes artificielles et aux collyres anti-inflammatoires sous contrôle d’un ophtalmologue. On pourra aussi porter des lunettes couvrantes évitant l’évaporation des larmes et améliorer l’humidité ambiante chez soi avec un humidificateur. Enfin, pour stimuler la fonction des glandes de Meibomius, on pourra recourir à une thérapie par le chaud sur les paupières ou à des massages doux. En parallèle, la prise d’un complément alimentaire type Oméga-3 contribuera à améliorer la composition de nos larmes.