Par Martine Desquerre, Sage-femme
L’oxygène représente un des principaux carburants de notre organisme. Durant la grossesse, il conviendra de ne pas négliger son importance essentielle au bien être de la maman et du bébé à naître.
L’importance de la respiration pendant l’accouchement
L’utérus est un muscle et comme tout muscle confronté à un effort musculaire de grande envergure (long et intense), il induira une augmentation de la vascularisation et de la ventilation.
C’est donc en maintenant un bon rythme de ventilation, pour chaque phase de l’accouchement que l’on maintiendra le bon niveau d’oxygène, primordial et nécessaire à maman et bébé.
L’utérus se contracte et se relâche en dehors de la grossesse (ovulation, règles, orgasme) et pendant le travail pendant de nombreuses heures. Ces contractions se produisent indépendamment de la volonté et sont sous l’influence des émotions durant toute la phase du travail.
En période de stress et de panique, l’hyperventilation produite réduit le niveau d’oxygène d’où l’importance d’une respiration bien rythmée qui garantira un niveau maximal d’oxygène disponible pour la maman et le bébé.
“C’est dans l’appropriation d’une respiration rythmée que le stress sera le mieux géré.”
Première phase de l’accouchement… je maîtrise !
Les contractions sont involontaires et ce sont elles et elles seules qui font progresser le bébé dans le bassin. Il faut les accueillir les unes après les autres, en profitant des temps de repos les séparant, et selon cette respiration :
- pendant la contraction : abdominale, profonde où le temps de l’expiration engageant une mobilisation des muscles transverses profonds, permettra d’amplifier son effet : faire descendre le bébé, pour lui permettre de fléchir, tourner et solliciter le col. Tout doucement la dilatation progressera
- pendant la phase de repos : abdominale, superficielle et récupératrice
Les postures associées propices à la pesanteur pour laisser le bébé trouver son chemin permettront de réduire la sensation douloureuse induite souvent par une position inappropriée.
Deuxième phase de l’accouchement… je ne panique pas !
La dilatation et le bébé progressent, l’intensité des contractions aussi. Telle une vague qui nous submerge, un vent de panique peut nous envahir d’où les sons et les cris se rapportant à cette phase. L’intensité seule de cette phase et l’amplification par le cri jouant lui aussi sur les muscles transverses profonds permettront la progression du bébé ; les vocalises et sons induits par un apprentissage du chant prénatal iront aussi dans le sens de la sortie du bébé. Une respiration toujours plus rythmée par des souffles réguliers et rapprochés se calqueront alors à l’intensité de cette phase…
Troisième phase de l’accouchement…je me repose et me reprends !
Les contractions disparaissent, et on ne peut aspirer qu’à une chose : dormir, se reposer…l’envie de pousser n’est pas là !
Une phase de latence qui sera suivie du réflexe de pousser, le repos avant la grande finale ! 🙂 un moment pour reprendre son souffle avant d’aborder l’étape ultime de la naissance, le temps de se “connecter” à son bébé “ ça y est ! il va arriver !! ”
Une respiration calme, une maman qui pâlit et qui devrait nous pousser à ne rien faire…laisser tout s’accomplir. C’est un rythme unique à chacune qui peut durer de 10 minutes à plusieurs heures où l’état de conscience est altéré.
Quatrième phase de l’accouchement…ça pousse !
L’utérus va pousser avec une force inouïe le bébé qui va être “soufflé” puissamment et rapidement par la maman. On retrouve là l’effet toujours involontaire de la contraction utérine et une poussée qui si elle est respectée, est instinctive.
Les positions utilisant la gravité seront toujours utilisées naturellement par une maman libre de ses mouvements et donc plus efficaces.
Les conseils de la sage femme
Bien se préparer !
Se préparer aux contractions et à l’accouchement implique surtout une préparation mentale, tel un sportif se préparant à sa plus grande compétition : arriver pour ce grand jour dans la meilleure forme physique (bien se reposer les semaines précédant l’accouchement) en ayant manger et avec une force mentale et des outils à disposition. Il faut être sure d’avoir bien compris les rythmes respiratoires selon les différentes phases et les postures s’y associant.
En se préparant, en développant les pratiques de relaxation, à vivre le moment présent, il est alors plus aisé ensuite de se laisser aller au processus physiologique de la naissance.
N’ayez crainte de la phase de quiétude qui précède la sortie de votre bébé, une phase où le bébé ne fait que descendre qui vous permettra de vous reprendre, une nécessité élémentaire pour l’accueillir dans les meilleures dispositions.