En 2019, ils représentent 88 % des maladies professionnelles. Les troubles musculo-squelettiques (dits aussi TMS) affectent les muscles, les articulations, les nerfs et les tendons. Cet ensemble d’affections se traduit par des douleurs, des raideurs et une perte de force musculaire, menant parfois à des maladresses lors de certains mouvements. S’ils ne sont pas prévenus, les TMS peuvent entraîner sur le long terme une incapacité au travail comme dans la vie quotidienne.
TMS : définition
La définition des TMS reste aujourd’hui encore vague, car ceux-ci regroupent un ensemble de pathologies à priori éloignées les unes des autres. Leur point commun étant qu’elles affectent toutes notre appareil locomoteur – muscles, tendons, nerfs et articulations – provoquant ainsi des gênes dites fonctionnelles. Ces gênes proviennent d’une inadéquation entre les capacités physiques d’un individu et les sollicitations ou contraintes auxquels son corps est exposé, principalement au travail. Les parties les plus touchées sont les membres supérieurs (poignets, épaules et coudes), le dos, et plus rarement les membres inférieurs (genoux). Syndrome du canal carpien, cervicalgies, lombalgies et tendinites sont les troubles musculo-squelettiques les plus fréquents.
Troubles musculo-squelettiques : causes
Les TMS faisant partie des maladies pluri-factorielles, un trouble musculo-squelettique peut avoir des causes multiples, mais la principale reste l’activité professionnelle. Voici une liste non exhaustive des facteurs pouvant déclencher un trouble musculo-squelettique :
Attention, douleurs articulaires et musculaires peuvent parfois présenter les mêmes symptômes, mais n’ont pas les mêmes causes. On les traitera donc différemment. Si vous avez un doute, parlez en avec un kinésithérapeute !
Les facteurs bio-mécaniques pouvant conduire aux TMS
- Des petits mouvements répétitifs sans variation pendant lesquels les mêmes muscles ou les mêmes articulations sont sollicités (travail à la chaîne, taille de la vigne, coiffure aux ciseaux, scanning de produits etc…)
- Un poste de travail mal adapté causant une mauvaise position, ou une position trop statique.
- Soulever ou déplacer des charges lourdes, subir des vibrations (travail au marteau-piqueur), travailler dans le froid…
- Avoir les bras longtemps au-dessus des épaules (peinture, bâtiment)…
- Travailler dans une position trop courbée, s’agenouiller ou s’accroupir très régulièrement.
- Pousser un fauteuil roulant quotidiennement (transport de personnes).
Les facteurs organisationnels et psychosociaux
Le stress est nocif pour l’organisme, et peut déclencher ou aggraver de nombreuses pathologies. Les troubles musculo-squelettiques n’échappent pas à la règle. De mauvaises conditions de travail, des cadences trop rapides, un manque de reconnaissance de la part de sa hiérarchie ou une organisation peu claire au sein d’une entreprise, peuvent peu à peu peser sur le moral et sur l’organisme. Il en va de même pour un travail monotone ou précaire, avec des relations sociales dégradées. En bref, l’environnement de travail joue un rôle de taille sur l’émergence ou non de troubles musculo-squelettiques. D’autant plus si le salarié doit aussi gérer l’organisation de sa vie de famille (en particulier les femmes, qui subissent plus de charges à ce niveau encore de nos jours).
Prévenir les troubles musculo-squelettiques
Pour lutter efficacement contre les troubles musculo-squelettiques et limiter leur apparition, la médecine du travail a un rôle déterminant. Les médecins et psychologues du travail sont en effet à même d’identifier les situations et les personnes à risque, peuvent aider un salarié à décrypter certains conflits, et proposer aux entreprises des adaptations de postes de travail, ou d’équipements. Si on prend l’exemple du travail dans les vignes, le recours aux sécateurs pneumatiques est un bon moyen de prévenir des troubles musculo-squelettiques comme l’épicondylite (un TMS provoquant des lésions des tendons dans l’avant-bras, et des douleurs aux coudes). Le code du travail énonce d’ailleurs clairement 9 principes généraux de prévention en terme de santé au travail (article L. 4121-2) que chaque employeur est tenu d’appliquer et de faire respecter.