L’art-thérapie est de plus en plus employée en France, notamment dans les centres hospitaliers. Son concept ? Utiliser l’art pour mieux supporter la maladie, résoudre des conflits intérieurs ou encore combattre le stress. Particulièrement adaptée aux personnes ayant du mal à s’exprimer oralement, cette technique peut donner de bons résultats chez l’adulte comme chez l’enfant.
Art-thérapie : deux grands courants à distinguer
Si les origines exactes de l’art-thérapie sont encore débattues, plusieurs auteurs attribuent l’idée de soigner par l’art à Aristote. Ce célèbre philosophe de l’Antiquité soutenait que l’expression théâtrale faisait office de catharsis. En d’autres termes, qu’elle permettait aux acteurs de se libérer de leurs émotions négatives. Mais la paternité de l’art-thérapie est plus souvent attribuée au peintre anglais Adrian Hill, qui attribua sa convalescence rapide (après la tuberculose) à la pratique de l’art, dans les années 1940. Sa théorie inspira plusieurs médecins. Depuis, l’art-thérapie a « fait son chemin ». En France, elle est reconnue officiellement par la communauté scientifique depuis les années 1980. Il existe aujourd’hui deux principaux courants :
- l’art-thérapie traditionnelle. Pratiquée par un psychothérapeute, elle implique une analyse et une interprétation verbale de la production artistique du patient en fin de séance. On parle aussi de psychothérapie par l’art ;
- l’art-thérapie moderne, nettement plus répandue en France. Il s’agit d’une discipline paramédicale officielle, plus orientée vers la perception et la libération des émotions durant l’activité artistique que sur l’analyse des ressorts psychologiques.
Dans un cas comme dans l’autre, plusieurs formes d’art peuvent être utilisées, en séance individuelle ou en groupe. La peinture est la plus courante mais vous pouvez aussi vous essayer au fusain, à la sculpture, à la danse, au théâtre ou encore au chant avec un art-thérapeute. On parle plus précisément de peinture-thérapie, de danse-thérapie, de musicothérapie etc.
Art-thérapie : les applications
L’art-thérapie aide à combattre le stress, l’anxiété, la souffrance psychologique et les douleurs physiques. Elle peut aussi aider à retrouver confiance en soi et « l’envie de se battre » pour guérir. D’où son utilisation courante dans les services de cancérologie et les services gériatriques par exemple. Mais elle est également utile en cas :
- de stress post-traumatique ;
- d’addictions ;
- de phobies ;
- d’anorexie mentale ;
- de maladie d’Alzheimer ;
- de troubles psychiatriques (ex. : schizophrénie) ;
- d’autisme…
Et la liste est encore longue ! Globalement, l’art-thérapie peut s’appliquer à toute maladie ou évènement (ex. : deuil) entraînant une vive douleur physique ou psychologique.
Art-thérapie : comment se déroule une séance
Tout débute généralement par un entretien où vous évoquez les raisons qui vous ont poussé à venir. Ensuite, le déroulement des séances varie selon le courant d’art-thérapie et la forme d’expression artistique. Habituellement, vous gardez beaucoup de liberté : un art-thérapeute donne rarement des consignes très strictes. En revanche, il peut vous proposer un thème si vous n’arrivez pas à débuter votre peinture, vous aider à « lâcher prise » pour vous concentrer sur votre projet, vous encourager à répéter une forme ou un mouvement qui semble avoir du sens pour vous etc. C’est un « guide », pas un professeur d’art. Il reste à votre écoute si, au cours de la séance, une émotion ou un souvenir enfoui ressurgit.
Conseils pratiques pour essayer l’Art-thérapie
Trouver un art-thérapeute
Pour trouver un art-thérapeute qualifié respectant le code de déontologie, le plus simple est de consulter l’annuaire de la Guilde des art-thérapeutes. Il répertorie les professionnels « accrédités par l’Association Française de Recherche et Application des Techniques Artistiques en Pédagogie Et Médecine (AFRATAPEM) ». Pensez aussi à l’annuaire de la Fédération Française des Art-Thérapeutes (FFAT).
Contre-indications ?
Il n’y a pas vraiment de contre-indication à l’art-thérapie en elle-même. A moins de souffrir d’un désintérêt total pour toute les formes d’expression artistique bien sûr. Si aucun talent particulier n’est nécessaire, vous devez quand même avoir envie de peindre ou de danser pour que les séances aient un intérêt pour vous… En revanche, il existe des contre-indications à la pratique de certains arts. Par exemple, vous pouvez être allergique à des substances contenues dans la peinture. Au moindre doute, prenez un avis médical.
Remboursement : voyez avec votre mutuelle
Le tarif dépend de nombreux facteurs : le matériel utilisé, la durée de la séance (oscillant souvent entre 1 et 2 heures), la région où vous habitez… En moyenne, comptez entre 30 et 70 € pour une séance d’art-thérapie en cabinet libéral. Les résultats peuvent être rapides mais lorsque plusieurs mois de thérapie sont nécessaires, cela représente un vrai budget. La bonne nouvelle, c’est que même si la Sécurité Sociale ne rembourse pas les séances d’art-thérapie, plusieurs mutuelles les prennent en charge : renseignez-vous auprès de la vôtre.