L’herpès génital est une IST (Infection Sexuellement Transmissible) courante en France. En effet, elle touche près de 20% de la population sexuellement active. En pratique, cette infection est généralement provoquée par le virus herpès de type 2 (HSV2), plus rarement par le HSV1. Mais dans un cas comme dans l’autre, le virus de l’herpès demeure à vie dans l’organisme, sous forme latente. Chez certaines personnes, il ne déclenche jamais le moindre symptôme ou seulement des crises ponctuelles, espacées de plusieurs années. Chez d’autres en revanche, le virus se « réveille » une à plusieurs fois par an, dès que le système immunitaire est affaibli. Focus sur les symptômes et les traitements possibles !
Quels sont les symptômes de l’herpès génital chez la femme ?
Chez la femme, les poussées d’herpès génital sont généralement précédées de signes annonciateurs. Vous pouvez ainsi souffrir de picotements ou d’une sensation de brûlure dans la zone d’éruption. Viennent ensuite :
- une inflammation de la vulve et du vagin. Toute la zone génitale devient alors rouge et gonflée ;
- l’apparition de petites vésicules contenant un liquide transparent. Généralement, elles sont regroupées en bouquets et s’accompagnent de démangeaisons (prurit) ou d’une sensation de brûlure. Lorsqu’elles se rompent, elles laissent des petites plaies souvent très douloureuses ;
- éventuellement des pertes vaginales malodorantes. Mais c’est loin d’être systématique ;
- parfois aussi des petits saignements.
Selon les cas, ces lésions peuvent également s’étendre :
- profondément dans le vagin, jusqu’au col de l’utérus ;
- dans les zones proches des organes sexuels comme l’aine ou les fesses par exemple.
En moyenne, elles disparaissent en 7 à 10 jours. Mais n’attendez pas aussi longtemps pour consulter un médecin s’il s’agit de votre première crise ! Il s’assurera que vous ne souffrez pas d’une autre infection (ex. : mycose vaginale) et vous donnera au besoin un traitement contre l’herpès génital.
Comment reconnaître une poussée d’herpès génital chez l’homme ?
Les symptômes de l’herpès chez l’homme ressemblent beaucoup à ceux de la femme. En effet, on retrouve les mêmes signes annonciateurs et les « fameuses » vésicules en bouquets, disparaissant en 7 à 10 jours. En revanche, celles-ci sont plutôt localisées sur le prépuce et le pénis. Dans certains cas, elles s’étendent aussi jusqu’aux testicules et zones voisines : intérieur des cuisses, anus… A noter également que :
- l’herpès génital masculin peut s’accompagner d’un écoulement de la verge ;
- les douleurs de l’herpès sont généralement moins vives chez les hommes. Cela étant dit, les lésions localisées sur les testicules sont plus pénibles à supporter. Elles sont également plus longues à soigner.
Là aussi, s’il s’agit de votre première poussée, voyez un médecin !
Des complications rares chez les deux sexes
Force est de reconnaître que cette IST a des répercussions sur le moral et la qualité de vie lorsque les poussées sont fréquentes. En revanche, elle n’entraîne que très rarement des complications physiques ! Mais il existe tout de même un risque :
- d’érythème polymorphe post-herpétique. Dans ce cas des lésions peuvent apparaître un peu partout sur le corps et le visage : elles ressemblent beaucoup à des cocardes. Normalement, elles disparaissent toutes seules en 2 à 3 semaines. Mais mieux vaut consulter pour vous assurer que vous ne souffrez pas d’une autre maladie ;
- de blocage du passage de l’urine, si les lésions de l’herpès s’étendent jusqu’à l’urètre. Là encore, consultez toujours un médecin si vous avez du mal à uriner ;
- de transmission de la mère au bébé. Mais cela s’observe seulement en cas de poussée d’herpès lors d’un accouchement par voie basse ! Pour éviter la contagion, l’équipe médicale peut alors vous proposer une césarienne. Et lorsque bébé est déjà contaminé ? Dans ce cas, l’équipe lui prescrit un traitement préventif pour éviter des complications du type infection oculaire ou méningite.
Bon à savoir également : lors des poussées d’herpès, le risque de contracter le VIH est accru pendant les rapports non protégés.
Herpès génital : traitement symptomatique et préventif
Actuellement, aucun traitement de l’herpès génital ne permet d’éradiquer définitivement ce virus. Cependant, votre médecin peut déjà vous prescrire :
- un traitement ponctuel afin de soulager vos symptômes, accélérer leur guérison et réduire le risque de contamination. Généralement il s’agit d’un traitement oral à base d’aciclovir ou de valaciclovir. Vous devez le prendre dès l’apparition des signes annonciateurs. D’où l’intérêt d’en avoir toujours un peu d’avance chez vous ;
- un traitement oral préventif si vous faites au moins 6 poussées par an. La posologie « classique » est alors d’un cachet par jour pendant 6 mois.
En complément, il est conseillé aussi de :
- faire fondre du sel d’Epson dans votre bain. Vendu en pharmacie, il aseptise les lésions ;
- porter des vêtements amples en matières naturelles (ex. : coton) ;
- renforcer votre système immunitaire pour limiter les risques de poussée. Pour cela apprenez à combattre le stress ou réduisez votre consommation d’alcool par exemple. Veillez aussi à dormir suffisamment !
Comment éviter de contracter ou transmettre cette IST ?
Le risque de transmission du virus de l’herpès est maximal lors de poussées. C’est pourquoi il est recommandé d’éviter les rapports sexuels (rapport oraux et anaux compris) durant les crises. Et ce, même s’ils sont protégés.
En effet, bien que le préservatif offre une certaine protection contre l’herpès, il n’élimine pas les risques à 100%. Pourquoi ? Tout simplement parce qu’il ne recouvre pas forcément toutes les lésions ! Or il suffit d’un contact avec elles pour être contaminé(e).
C’est d’ailleurs pourquoi il est recommandé aussi d’éviter au maximum de les toucher ou les gratter. Si jamais vous les touchez, lavez-vous immédiatement les mains ! Cela peut vous éviter de contracter un herpès oculaire par exemple. Ou encore un herpès buccal (bouton de fièvre) si vous portez vos mains à votre bouche.