Par Adel Omouri, Médecin
L’artériopathie oblitérante des membres inférieurs (AOMI) est relativement mal connue du grand public. Pourtant, elle concerne jusqu’à 20% des individus après 70 ans et ses conséquences peuvent être graves. On vous en dit plus sans tarder !
L’aomi, une pathologie vasculaire méconnue
AOMI : quézaco ?
Comme son nom l’indique, cette pathologie chronique bouche progressivement les artères destinées aux fesses, cuisses, mollets et pied.
Dans l’immense majorité des cas, cette obstruction est due à de l’athérome, c’est-à-dire au développement de plaques dans la paroi des artères. Avec les dyslipidémies (excès de LDL-cholestérol, de triglycérides, ou déficit en HDL-cholestérol), le diabète et le tabac, ces plaques grossissent et gênent le bon transport de sang (et donc d’oxygène) aux tissus.
Initialement, l’AOMI ne donne aucun symptôme. À moins d’effectuer une recherche ciblée, on ne se rend donc pas compte qu’elle a commencé à se développer. Cette recherche (une mesure de pression à la cheville et au bras, au moyen d’un petit stylet à ultrasons et d’un brassard à tension) peut vous concerner, notamment si :
- vous êtes diabétique et âgé de 40 ans ou plus
- vous avez 50 ans ou plus et vous fumez, souffrez de dyslipidémie, d’hypertension, d’obésité ou avez un terrain familial propice aux maladies cardiovasculaires
- vous avez plus de 70 ans
- vous présentez ou avez déjà présenté un autre phénomène de santé lié à l’athérome (par exemple : AVC, infarctus du myocarde)
Si ce test est positif, le médecin vous proposera probablement d’autres examens pour évaluer l’étendue de l’athérome et la gravité potentielle de l’AOMI.
Après cette phase sans symptômes, les patients commencent à souffrir de claudication, autrement dit, d’une douleur survenant à l’effort toujours dans les mêmes zones des membres inférieurs et à peu près pour la même distance à chaque fois. Cette douleur impose d’arrêter l’effort et disparaît assez rapidement ensuite. Le plus souvent, elle siège au niveau du mollet, mais la fesse, la cuisse ou le pied peuvent aussi bien être concernés.
Si la maladie continue de s’aggraver, la douleur devient permanente et la baisse d’apport d’oxygène peut entraîner des ulcères (perte de substance de la peau qui a tendance à s’étendre) sur la peau, voire une gangrène (mort des tissus). Typiquement, la douleur diminue lorsque le patient laisse pendre son pied (par dessus le bord du lit par exemple).
Une maladie doublement grave
En pratique, que puis-je faire ?
Pour en savoir plus :
Vous pouvez consulter les guides publiés par la haute autorité de santé et l’assurance maladie, accessibles gratuitement ici :