Par Corentin Maire

L’alcool, ce liquide souvent euphorisant et accepté en société, est pourtant la cible d’une certaine prévention que ça soit par l’annotation « A consommer avec modération » ou l’adage « boire ou conduire, il faut choisir ». Tour d’horizon des spécificités de l’alcool

alcool

D’où vient l’alcool ?

On retrouve des traces de d’alcool consommé remontant à la préhistoire, avant même l’agriculture. La place de l’alcool a en revanche évolué, selon l’époque et la géographie. Parfois breuvage sacré, remède ou poison, il fut considéré en premier lieu comme un problème relevant de la justice et de la morale. Ce sont les Arabes qui ont donné son nom à l’alcool. Jusqu’à ce qu’ils se mettent à distiller le vin, au début du Moyen Age, ils utilisaient l’alambic pour produire le khôl, le fard à paupières des femmes des harems, à partir d’une poudre noire. L’alcool étant issu du même procédé, il a hérité du même nom.En France, le mot alcool ne s’est vraiment généralisé qu’à partir du XVI siècle. La consommation raisonnable et conviviale de boissons alcoolisées font partie intégrante de la culture française, notre pays étant traditionnellement producteur. Ce n’est que vers la fin du 18ème siècle que la dépendance et l’abus d’alcool commencent à être considérés comme des problèmes médicaux, problème de santé physique et mentale.

Chimiquement, l’alcool est une molécule contenant une fonction chimique particulière dans son squelette moléculaire, la fonction hydroxyle « -OH ». De nombreuses molécules font parties de la famille des alcools, dont celui que nous connaissons, celui sous forme de boisson consommée.

Les boissons alcoolisées contiennent de l’éthanol, ou alcool éthylique, qui interagit avec notre organisme et provoque beaucoup d’effets sur nous. Parmi de nombreuses molécules composant la famille des alcools, seul l’éthanol est présent dans certains aliments des Hommes, mais les autres molécules ont bien d’autres utilisations, comme le méthanol qui peut servir d’antigel ou bien de combustible par exemple. Le méthanol est un alcool très toxique pour nous, dont les effets sur notre corps sont très lointains de l’éthanol que l’on connait populairement, et peuvent provoquer de très graves conséquences !

L’alcool contenu dans le vin, la bière et autres boissons alcoolisées est obtenu suite à la fermentation d’aliments, comme des fruits ou des céréales. La fermentation alcoolique est un processus chimique lors duquel des molécules sucrées sont transformés en alcool dans un milieu liquide, généralement par des bactéries.

Les effets de l’alcool sur le corps

L’alcool est psychoactif, c’est-à-dire qu’il agit sur le fonctionnement du cerveau. Les molécules d’éthanol vont interagir avec notre système nerveux et le déstabiliser. Il va modifier le transport de l’information nerveuse.

Par exemple, le « GABA » est un neurotransmetteur qui a pour effet de diminuer l’activité des neurones. Cela les rend moins réactifs, moins fonctionnels. Mais l’effet physiologique du « GABA » est amplifié par la fixation d’alcool sur le récepteur fixé sur le neurone. L’activité neuronale est diminuée, d’où l’effet sédatif de l’alcool. Cet état moins fonctionnel des neurones est accentué par une réduction du pouvoir excitateur d’un autre neurotransmetteur, le glutamate, sur son récepteur en présence l’alcool.

L’éthanol modifie le fonctionnement de notre cerveau, et donc la conscience et les perceptions.

C’est pourquoi en consommant des boissons alcoolisées, avec une communication nerveuse altérée, notre vision est perturbée, nos gestes sont moins contrôlés, il est difficile de se concentrer, et nous sommes moins réactifs. Plus l’alcoolémie est élevée, plus nous perdons l’équilibre, plus des troubles du langage peuvent apparaître par exemple…

Cependant, les messages nerveux étant perturbés, cela peut aussi avoir des conséquences sur le cœur, le fonctionnement des intestins et bien d’autres fonctions du corps humain… C’est pourquoi il ne faut surtout pas en abuser !

Pourquoi devient-on dépendant ?

Les instances de santé définissent l’alcoolisme par une consommation supérieure à 3 verres par jour pour un homme, et supérieure à 2 verres par jour pour une femme. Mais comment peut-on devenir dépendant à une substance qui altère notre organisme ?

Une consommation régulière d’alcool provoque progressivement dans le système nerveux une « hypersensibilité » des récepteurs au glutamate, et une « désensibilisation » des récepteurs au GABA. C’est à dire que les récepteurs dont nous parlions avant fonctionnent moins bien sans alcool, car ils sont devenus tolérants à l’éthanol. C’est ce type d’adaptation qui provoque une dépendance à l’alcool, puisque le cerveau est selon lui en manque d’éthanol pour fonctionner. C’est pourquoi on parle de sevrage à l’alcool, afin de réadapter le cerveau à ne pas recevoir d’alcool.

Les conseils du pharmacien

Il est important de limiter sa consommation la consommation d’alcool, et de ne pas en boire tous les jours. Si certaines boissons alcoolisées peuvent avoir des effets bénéfiques sur le corps, comme le vin rouge contenant des tanins antioxydants, l’alcool éthanol en lui-même est toxique pour notre organisme, et n’est aucunement bon pour nous.

Il faut veiller à ne pas consommer trop régulièrement d’alcool, et il faut sensibiliser les jeunes afin qu’ils ne boivent pas en excès.

Si vous souhaitez en savoir davantage, rapprochez-vous de votre professionnel de santé qui pourra vous expliquer quel comportement adopter face à une consommation trop excessive d’alcool.

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