Diarrhées, vomissements, remontées acides : et s’il s’agissait de la maladie de Crohn ? Peu connue du grand public, cette Maladie Inflammatoire Chronique de l’Intestin (MICI) touche environ 1 personne sur 1000 en France et nécessite une bonne prise en charge médicale. Pour combattre les symptômes bien sûr. Mais surtout pour prévenir les complications, qui sont parfois sévères ! L’idéal est donc de diagnostiquer cette maladie le plus tôt possible. Généralement, elle se déclare chez les jeunes adultes mais elle apparaît parfois dès l’âge de 10 ans ! Des causes jusqu’aux traitements, nous vous expliquons l’essentiel à savoir sur cette maladie pour vous aider à y voir plus clair.
Quelles sont les causes de la maladie de Crohn ?
Dans la maladie de Crohn, le système immunitaire s’attaque directement à la paroi du système digestif. Ce qui provoque une inflammation et divers symptômes désagréables ! Dans la majorité des cas, l’inflammation se limite au côlon ou à la fin de l’intestin grêle. Mais chez certaines personnes, c’est l’ensemble du système digestif qui est touché, de l’œsophage jusqu’au rectum. Quant à savoir exactement ce qui provoque le dérèglement du système immunitaire, les chercheurs s’interrogent encore. Ils s’accordent tout de même à dire que plusieurs facteurs sont à l’œuvre. Dont, vraisemblablement :
- des prédispositions génétiques. En pratique, une trentaine de gènes auraient une implication dans la maladie ;
- et divers facteurs environnementaux (ex. : stress, pollution atmosphérique).
En revanche il ne semble pas y avoir de lien entre l’apparition de la maladie de Crohn et l’alimentation. MAIS certains aliments peuvent aggraver les symptômes durant les poussées. Tout comme le tabac d’ailleurs !
Quels sont les symptômes de la maladie de Crohn ?
La maladie de Crohn évolue par poussées, plus ou moins rapprochées selon les individus. Elles peuvent durer plusieurs semaines durant lesquelles apparaissent généralement des :
- diarrhées (parfois sanglantes) et des maux de ventre, lorsque seul le côlon est touché ;
- nausées, des vomissements, des diarrhées et une douleur dans le bas-ventre à droite quand seule la partie terminale de l’intestin grêle est touchée ;
- brûlures d’estomac et des renvois acides si l’inflammation touche l’œsophage et le début de l’intestin grêle.
Cela étant dit, vous pouvez aussi présenter des symptômes « non digestifs ». Comme de la fatigue, de l’anémie et des rhumatismes articulaires par exemple. Et chez l’enfant et l’adolescent ? C’est souvent un retard de croissance et une puberté tardive qui mettent sur la piste de cette maladie.
Comment se déroule le diagnostic de cette maladie ?
Soyons honnêtes : son diagnostic prend souvent un peu de temps. Notamment parce qu’il n’existe pas encore de test permettant de l’identifier directement. Pour la maladie de Crohn, le diagnostic s’appuie donc en grande partie sur l’observation des symptômes. Symptômes qui peuvent faire penser malheureusement à d’autres maladies dans un premier temps. Comme la rectocolite hémorragique par exemple… Cela étant dit, le médecin peut affiner son diagnostic à l’aide d’analyses de sang et d’une iléocoloscopie. Cet examen, qui se déroule sous anesthésie générale, consiste à introduire une fine sonde dans l’anus pour examiner la paroi du côlon et de l’iléon (partie terminale de l’intestin grêle). Une IRM ou une échographie sont aussi utiles dans certains cas.
Maladie de Crohn : quel traitement ?
A l’heure actuelle, il n’existe encore aucun traitement permettant de guérir la maladie de Crohn. Cependant, les médecins peuvent déjà délivrer :
- un traitement d’attaque à base d’anti-inflammatoires durant les poussées, pour soulager les symptômes. Les médicaments les plus utilisés sont les aminosalicylates et les corticoïdes. A prendre par voie orale ou rectale selon les cas (lavements ou suppositoires) ;
- ET un traitement de fond pour allonger au maximum les périodes de rémission entre deux crises. Celui-ci s’appuie généralement sur des immunomodulateurs comme le 6-mercaptopurine, l’azathioprine ou encore le méthotrexate.
En revanche, les interventions chirurgicales restent assez rares car elles concernent surtout les complications sévères de la maladie.
D’autres bonnes choses à savoir concernant la prise en charge de cette maladie
Outre les traitements médicamenteux, sachez que la maladie de Crohn nécessite aussi généralement :
- de suivre un régime sans résidu durant les poussées. A comprendre : très pauvre en lactose et en fibres. Exit donc les laitages ainsi que la plupart des fruits et légumes. En revanche, en-dehors des crises, vous devez « simplement » adopter une alimentation saine et équilibrée. Comme tout un chacun ;
- d’arrêter complétement de fumer. Quitte à demander l’aide d’un addictologue au besoin ;
- et plus largement d’adopter une bonne hygiène de vie au quotidien (ex. : pratiquer une activité physique régulière, faire de bonnes nuits de sommeil, etc.).
Un suivi médical régulier est également nécessaire. Classiquement, il est assuré à la fois par votre médecin traitant et un gastro-entérologue !
Quelles sont les complications possibles ?
Dénutrition, occlusion intestinale, perforation intestinale, hémorragie digestive, phlébite, uvéite (inflammation d’une partie de l’œil)… Les complications de la maladie de Crohn sont nombreuses et très diversifiées. Mais fort heureusement, une bonne prise en charge permet généralement d’éviter les complications les plus sévères. En effet, celles-ci s’observent surtout chez les personnes non traitées. Ou qui arrêtent de suivre leur traitement de fond dès qu’elles se sentent mieux… Toutefois, retenez que cette maladie augmente également le risque de développer un cancer du côlon. D’où l’importance d’un bon suivi médical et de dépistages réguliers !