Psoriasis, polyarthrite rhumatoïde, lupus, diabète de type 1, maladie de Crohn… Les maladies auto-immunes touchent près de 5 millions de personnes en France. Elles sont dues à un dysfonctionnement du système immunitaire, qui conduit ce dernier à s’attaquer à certains constituants de l’organisme, comme s’il s’agissait de corps étrangers potentiellement dangereux. On parle alors d’une « rupture de la tolérance au soi ». Mais quelles en sont les causes ?
Comment naissent les maladies auto-immunes ?
L’origine des maladies auto-immunes reste encore assez énigmatique à ce jour. Les chercheurs estiment que ces maladies particulières résultent de facteurs multiples. Ceux-ci pourraient être génétiques, environnementaux, hormonaux, médicamenteux ou infectieux, et même psychologiques (notamment dans le cadre de troubles anxieux graves). Plusieurs facteurs pourraient aussi se cumuler. D’après l’Inserm (l’Institut national de la santé et de la recherche médicale), 80 % des personnes atteintes de maladies auto-immunes sont des femmes, ce qui laisserait supposer un rôle clé à nos hormones. Le rôle de notre microbiote intestinal serait lui aussi majeur.
Quant au symptôme d’une maladie auto-immune, il dépend de la maladie en elle-même et de la zone qu’elle atteint. La personne qui en souffre peut ressentir une simple fatigue ou une forte altération de son état général, accompagnée ou non de fièvre, d’une perte de poids, d’éruptions ou de lésions cutanées, de douleurs articulaires, d’une pleurésie, d’une chute de cheveux, d’une inflammation du péricarde…
Peut-on soigner les maladies auto-immunes ?
Il existe près de 80 maladies auto-immunes dues à une réaction inappropriée du système immunitaire, et déclenchant la production d’auto-anticorps attaquant ses propres organes ou tissus. On distingue parmi elles :
- les maladies auto-immunes spécifiques d’organes. Maladies auto-immunes de la peau, du poumon, de la thyroïde, du foie ou de l’intestin, comme que le diabète de type 1, la sclérose en plaque, le psoriasis ou le vitiligo,
- et les maladies auto-immunes systémiques, non spécifiques d’organes. Notamment la polyarthrite rhumatoïde, le lupus systémique, la sclérodermie ou les myosites.
Ces maladies sont rarement mortelles, mais ne se guérissent pas. On peut heureusement les traiter pour en empêcher la progression, et en soulager les symptômes. Le premier symptôme d’une maladie auto-immune est inflammatoire. Parmi les traitements possibles, on retrouve les injections d’insuline pour le diabète de type 1, les changements de régime alimentaire, la thérapie par le mouvement, les médicaments anti-inflammatoires, la luminothérapie… Et les immunosuppresseurs, ces traitements qui inhibent l’activité de notre système immunitaire. Aujourd’hui, on sait aussi que maladie auto-immune et stress peuvent être liés : certains antidépresseurs peuvent donc être prescrits dans ce cadre. Un mode de vie sain avec peu d’exposition au stress pourra lui aussi être préconisé.
Maladie auto-immune et stress
Si les causes d’une maladie auto-immune sont encore mal connues, de récentes études menées en Suède (sur un panel d’une centaine de millier de personnes) mettent en évidence le rôle du stress dans leur développement. En effet le stress, ressenti à haute dose, augmenterait fortement le risque de développer une maladie auto-immune. C’est notamment le cas chez les personnes atteintes de SSPT (syndrome de stress post-traumatique), un trouble anxieux pouvant naître suite à une exposition à un évènement traumatisant (violence, abandon, accident grave, catastrophe naturelle, pays en guerre… ). Dans ce cas, les inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (une classe spécifique des anti-dépresseurs) s’avéreraient très efficaces pour casser le lien entre maladie auto-immune et stress. En outre, le danger de développer une maladie auto-immune suite à un stress post-traumatique est plus élevé chez les jeunes.