On parle de maladie psychosomatique lorsqu’on ne trouve aucune cause organique à ladite maladie. Il peut s’agir de maux de tête récurrents, de crises convulsives, voire de dépression. Si elles entraînent la même souffrance que les maladies classiques, elles restent parfois mal comprises, mal diagnostiquées et prises à la légère.
Le fonctionnement des maladies psychosomatiques
Certains événements extérieurs provoquent des altérations de notre fonctionnement « normal ». Par exemple, le stress fait battre notre cœur plus vite, comme une rupture amoureuse entraîne de la tristesse. Cette interaction est rendue possible par les connexions existant entre le système nerveux et le système immunitaire.
Lorsque ces réactions engagent le corps et se manifestent par des troubles du sommeil, des malaises ou des douleurs (entre autres manifestations possibles), il y a maladie psychosomatique. Celle-ci apparaît avant l’élaboration psychique. Une maladie psychosomatique, c’est un peu une dépression qui s’ignore.
Certaines situations difficiles (deuil, perte du travail…) génèrent parfois des tensions ou une angoisse pouvant s’installer et devenir handicapantes. Lorsqu’elles s’éternisent ou se manifestent brutalement, le psychisme se retrouve parfois démuni et ne parvient pas à rétablir l’équilibre.
Il arrive que certains symptômes physiques ne se rattachent à aucun dysfonctionnement de l’organisme. Grâce à la psychanalyse, ses symptômes dits « de conversion » et la douleur qu’ils génèrent sont désormais considérés et soignés convenablement.
Des origines nombreuses
On estime que plus de la moitié des salles d’attente des médecins est remplie de personnes consultant pour des troubles psychosomatiques.
Plusieurs facteurs facilitent leur apparition. Ils peuvent être d’ordre biologique, psychique et/ou social. Les spécialistes n’excluent pas non plus la responsabilité d’une certaine prédisposition génétique. Les discussions sont en cours à ce sujet.
On n’y pense pas forcément, mais le stress modifie certains paramètres de notre organisme : équilibre nerveux, immunitaire et hormonal, nous rendant alors plus vulnérables à certaines pathologies.
La glande hypophyse sécrète par exemple des hormones capables d’augmenter ou d’inhiber la faculté de nos cellules immunitaires à nous défendre en cas d’agression.
Si le stress dure trop longtemps, le cortisol (sécrété par les grandes surrénales) pioche allègrement dans nos réserves d’énergie. L’effet est immédiat : nous nous montrons moins résistant.e.s aux infections.
Diagnostiquer et traiter ces « maladies de l’esprit »
On distingue plusieurs étapes dans la phase de diagnostic. D’abord, le médecin tente de découvrir, par le biais de questions adressées au / à la patient.e, s’il se trouve face à une cause somatique (bactéries, virus…) ou psychique (stress, émotivité…). Si les premiers traitements n’entraînent aucune amélioration, le praticien demandera d’autres examens.
Lorsque la cause psychosomatique est clairement établie, le / la patient.e bénéficie à la fois d’un traitement médical et d’une psychothérapie. Celle-ci consiste à rendre accessibles au psychisme les ressources nécessaires à une meilleure régulation des tensions.
Des souffrances qu’il faut soigner
Le psychisme au cœur des soins
En parlant, le/la patient.e met petit à petit au jour les troubles ayant conduit à sa somatisation. Les approches sont multiples. Il peut s’agir d’une psychothérapie comportementale, de soutien ou d’une analyse. Dans certains cas, les professionnels conseillent la relaxation, afin d’identifier et de soulager les zones de tension dans le corps.
Dans ce contexte, des médecines complémentaires, comme l’acupuncture ou l’homéopathie par exemple, apportent de bons résultats, car elles ne soignent pas seulement les symptômes, mais s’intéressent à l’individu dans sa globalité.
Les souffrances ressenties sont-elles réelles ?
Oui. Elles possèdent la même réalité que si elles s’étaient formées sans la dimension psychologique. Troubles cardiovasculaires et gastro-intestinaux entraînent par exemple les mêmes gênes.