Mars bleu : tout savoir sur le cancer du côlon
Mars bleu est une campagne nationale de sensibilisation au dépistage du cancer colorectal. En 2023, on estime à 47 582 le nombre de nouveaux cas de cancer du côlon, faisant de cette maladie l’une des plus répandues en France. Le Ministère de la Santé et l’Institut National du Cancer (INCa) sont à l’initiative de Mars bleu ayant pour but de prévenir, sensibiliser et inciter les individus à se faire dépister. En effet, on estime que dans 9 cas sur 10, le cancer colorectal peut être guéri s’il est diagnostiqué à un stade précoce.
Le cancer du côlon, qu’est-ce que c’est ?
Pour commencer, le cancer colorectal se développe dans le côlon ou le rectum, les dernières parties du gros intestin. En général, il se forme à partir de polypes, de petites excroissances dans la paroi interne du côlon. Souvent, ces polypes peuvent être bénins, mais certains d’entre eux peuvent devenir cancéreux au fil du temps. En moyenne, cela prend environ 10 ans à un polype pour se transformer en tumeur cancéreuse.
Lorsqu’un médecin détecte des polypes chez un patient, des analyses supplémentaires sont effectuées pour évaluer leur risque pour la santé. C’est pourquoi, si le médecin juge les polypes potentiellement dangereux, il recommande souvent leur retrait pour prévenir le développement ultérieur du cancer du côlon. Par ailleurs, à mesure que le cancer du côlon progresse, il peut se propager aux ganglions lymphatiques voisins, puis vers d’autres parties du corps, formant des métastases. Par conséquent, les cancers colorectaux prennent alors naissance dans la couche interne de l’intestin, généralement sous la forme d’un adénocarcinome, qui représente environ 95 % des cas. Ainsi, ils peuvent se développer soit dans le côlon (environ 70 % des cas) soit dans le rectum (environ 30 % des cas).
Il existe deux types principaux d’adénocarcinomes
- L’adénocarcinome lieberkühnien, présent dans 85% des cas, qui commence dans les glandes de Lieberkühn de la muqueuse colique ;
- L’adénocarcinome mucineux, qui, comme son nom l’indique, contient beaucoup de mucus. Celui-ci représente seulement 10% des cas.
Il est important de noter que dans environ 5 % des cas, d’autres types de cellules développent des cancers colorectaux, ce qui nécessite une prise en charge spécifique du fait que ce sont des cancers très rares. On parle alors de :
- Tumeurs carcinoïdes, issues de cellules nerveuses digestives ;
- Mélanomes, se formant à partir des mélanocytes du canal anal ;
- Lymphomes, où les cellules cancéreuses se forment dans les ganglions lymphatiques
Le cancer du côlon progresse à travers différents stades. C’est pourquoi il va du stade initial, où la tumeur reste localisée à la muqueuse interne de l’intestin, jusqu’au stade avancé où les cellules cancéreuses se propagent à d’autres parties du corps via la circulation sanguine et lymphatique.
Symptômes du cancer du colon
Souvent, le cancer du côlon évolue dans un premier temps sans symptômes ni signes perceptibles. De ce fait, les médecins diagnostiquent parfois le cancer du côlon tardivement, nécessitant des traitements lourds par la suite. En revanche, un certain nombre de symptômes peuvent indiquer la présence d’un cancer du côlon.
Les symptômes du cancer colorectal sont :
- Des douleurs abdominales ;
- La présence de sang dans les selles ;
- Une constipation soudaine ou persistante ;
- Une diarrhée prolongée ;
- Une alternance entre diarrhée et constipation ;
- Une envie fréquente d’aller à la selle ;
- Une masse détectable lors de la palpation de l’abdomen ;
- Une détérioration inexpliquée de l’état général, caractérisée par une perte de poids et d’appétit, une diminution de la prise alimentaire et de la fatigue ;
- Une anémie inexpliquée.
Malgré une absence de symptômes, un test immunologique de recherche de sang dans les selles, que le programme national de dépistage du cancer colorectal effectue, peut indiquer la présence d’un cancer du côlon s’il est positif.
Dépistage du cancer colorectal
Les femmes et les hommes âgés de 50 à 74 ans sont encouragés à participer au programme national de dépistage du cancer colorectal, recevant une invitation tous les deux ans par courrier. A savoir, ce programme s’adresse spécifiquement aux individus ne présentant ni symptômes, ni antécédents personnels ou familiaux de polypes, de cancer colorectal ou de maladies affectant le côlon ou le rectum, et ne présentant aucun facteur de risque particulier. De plus, le test immunologique proposé dans le cadre de ce programme est rapide, efficace et gratuit, et peut être réalisé chez soi.
Si vous souhaitez vous faire dépister mais que vous n’avez pas reçu d’invitation, il vous suffit de :
- Commander un kit gratuitement en ligne ;
- Demander le kit en pharmacie, avec votre carte vitale ;
- Demander le kit lors d’une consultation chez votre médecin
En revanche, consultez immédiatement un médecin si :
- Vous avez des antécédents personnels ou familiaux ;
- Vous apercevez du sang dans vos selles, vous subissez une perte de poids inexpliquée ou des troubles du transit ;
- Vous avez plus de 74 ans et vous souhaitez bénéficier d’un suivi personnalisé
Quels sont les facteurs de risque du cancer du colon ?
Il est crucial de comprendre quels sont les éléments qui augmentent le risque de développer un cancer du côlon.
- L’âge : Le risque de cancer du côlon augmente avec l’âge, avec 9 personnes atteintes sur 10 ayant plus de 50 ans.
Les habitudes de vie jouent un rôle important :
- Une alimentation riche en graisses animales et une consommation importante de viandes rouges sont associées à un risque accru.
- L’inactivité physique, le surpoids, la consommation d’alcool et de tabac sont également des facteurs de risque.
Antécédents personnels et familiaux :
- Les individus souffrant de troubles inflammatoires chroniques de l’intestin, de conditions génétiques telles que la polypose adénomateuse familiale ou le syndrome de Lynch, ainsi que ceux ayant des antécédents familiaux de cancer colorectal, présentent un risque accru.
Comment se prémunir du cancer du colon ?
Bien qu’il n’existe aucun moyen de prévention qui soit totalement efficace à 100 %, certaines mesures sont connues pour être associées à un risque réduit de développer un cancer du côlon.
- Faire de l’exercice régulièrement : l’OMS recommande au moins 5 fois 30 minutes d’activité modérée par semaine.
- Maintenir un poids santé : un indice de masse corporelle entre 20 et 25 est associé à un risque moindre de cancers en général. Nos conseils nutrition ici
- Arrêter de fumer : le tabac augmente le risque de développer de nombreux cancers, y compris le cancer du côlon.
- Limiter la consommation d’alcool : une consommation dépassant 2 verres par jour pour les femmes est considérée comme à risque.
Pour en savoir plus sur le cancer colorectal
Pour plus d’informations, rendez-vous sur le site de la Ligue contre le cancer. Ce dernier regroupe de nombreuses informations accessibles au grand public sur les différents cancers et notamment sur le cancer du côlon. (Mars bleu) https://www.ligue-cancer.net/mars-bleu