L’enfant est un petit être en pleine construction dont le cerveau est immature, fragile et vulnérable. L’interprétation que nous faisons des caprices ou des troubles du développement ne sont que la conséquence de cette immaturité. L’expression des émotions chez l’enfant lorsqu’elles le submergent, donne lieu à des comportements impulsifs et réflexes qu’il ne pourra pas contrôler avant l’âge de 5 ou 6 ans. La gestion des émotions de l’enfant passe alors par des étapes essentielles, qui permettent à l’adulte de le sécuriser affectivement.
Ecouter son enfant avec empathie
En colère? En proie à un gros chagrin ? Comment gérer les émotions de l’enfant lorsqu’il les exprime avec force ? La première étape essentielle est la reconnaissance. Il est en effet indispensable que nous l’accueillions, en nous connectant en quelque sorte à cette émotion, en silence et dans le contact. Comme si nous nous mettions à sa place, sans chercher la raison de cette colère, nous devons accompagner ce moment dans un premier temps par le regard et pourquoi pas en touchant sa main ou son bras. Permettre à l’enfant de vivre son émotion l’aidera à mieux la gérer et développer son intelligence émotionnelle.
Poser des mots sur ses émotions
La reformulation est une étape importante dans la gestion des émotions de l’enfant. En effet, il est important de reformuler l’émotion de l’enfant en essayant de respecter son vécu. Nous pourrons lui dire des phrases comme « je vois ta colère », « tu es triste », « tu as eu très peur »,etc, avant de la certifier (« je te comprends »). A ce moment là on évite également les jugements et commentaires, et le moment de le consoler viendra ensuite.
Le laisser exprimer son émotion jusqu’au bout
Permettre et autoriser l’expression de son émotion jusqu’au bout est primordiale. Dans la gestion des émotions de l’enfant, l’extériorisation est essentielle : prendre l’enfant dans les bras, et lui permettre de pleurer fort font partie de cette étape qui permettra le retour au calme.
Mettre des outils à disposition
Proposer à l’enfant d’exprimer son ressenti et de nous raconter ce qui s’est passé va lui permettre de mettre la bonne distance entre sa réaction et son émotion. Selon son âge, on peut lui proposer différents outils pour l’aider.
- Organiser un coin de retour au calme: l’enfant y trouvera des livres ou de quoi dessiner et écrire par exemple.
- Créer un sac à émotions: on peut proposer à l’enfant d’y déposer des petits objets qui identifient ses émotions, afin de s’en débarrasser.
- Proposer la roue des émotions, pour les enfants plus grands: l’enfant repère son émotion et comprend le message envoyé par son corps, ce qui lui permet de mieux s’adapter. La roue des émotions est un peu comme une boussole où l’enfant comprend le besoin qu’il n’a pas pu satisfaire à l’origine de sa colère, et où des propositions sont faites pour combler ces besoins. Elle peut être utilisée immédiatement et en autonomie, ou bien plus tard, une fois la « crise » terminée, afin d’en reparler ensembles au calme.
Éviter la surenchère dans le cas de la colère
Enfin, comme il vaut mieux prévenir que guérir, on évitera de causer nous mêmes des situations de stress chez l’enfant. La colère étant l’émotion la plus difficile à gérer calmement pour les parents, voici quelques conseils :
- ne pas culpabiliser l’enfant: en le comparant à un bébé, ou à sa soeur/son frère, par exemple
- éviter lui faire la morale: ce n’est pas constructif, surtout en pleine crise!
- ne pas répondre à sa colère par de la colère. Ça paraît évident, pourtant le stress causé par la colère de l’enfant cumulé à la fatigue par exemple, peut trop facilement déclencher des cris. Restez zen, et si c’est trop difficile, isolez-vous quelques minutes le temps que votre stress retombe. La gestion des émotions, ce n’est pas que pour les enfants 🙂
- minimiser ou ne pas prêter attention à sa colère. Vous l’aurez compris avec cet article, le but est d’accepter et accueillir sa colère, pas de la repousser.