Par le Léa Magiore, Médecin Généraliste

Les vacances souvent synonymes d’excès s’achèvent et l’automne est bien souvent le meilleur moment pour entamer une cure detox. Mais, est-ce que les « cures détox » ont vraiment un sens ? Que sont les toxines ? Comment les élimine-t-on ? Comment se sentir bien dans son corps tous les jours ? Et toutes ces questions que l’on s’est un jour posé sur les façons de stabiliser son poids ….

Smoothie de fruits : kiwi, bananes et pommes

Gare à l’intox

L’automne pointant le bout de son nez n’est-il pas le meilleur moment pour entamer une cure de désintoxification après avoir profiter des glaces, cocktails, crèpes et autre sucreries. Alors cela tombe sous le sens, après une période ou l’on a un peu trop stimulé les facultés de digestion de notre petit corps qui subit les aléas de nos humeurs, on se dit que les cures de désintoxication vont lui faire du bien et que l’on va perdre les 3 à 6 kgs en trop…C’est ce que beaucoup d’entre vous se disent, non ?

Et pourtant, les “cures détox” ou monodiète de chou pour perdre 4 kgs en 1 semaine sont souvent des méthodes amateures aux promesses irréalistes. Réparer le corps en quelques jours ou quelques semaines des excès d’un an ou plus est une idée illusoire. Elles n’ont en plus aucun effet préventif ou curatif prouvé. Au contraire, elles perturbent les signaux de faim et de satiété et nous poussent à des troubles du comportement alimentaire soit compulsifs, soit trop stricts, en tout cas déviants par rapport à la nourriture. (1)

De plus quelques soit le régime ou la cure, plus on en fait plus on favorise la reprise de poids par ce qui est traditionnellement appelé l’effet yoyo.

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Le métabo quoi ?

En mangeant, nous permettons à notre corps de nous fournir une partie de l’énergie nécessaire pour vivre (Et oui on respire aussi ! Et on boit !). Cette énergie nous la devons au fonctionnement de notre corps (le métabolisme) qui sait tirer de l’énergie de chaque aliment. En fonctionnant, le corps produit des déchets ou des métabolites. Ces déchets sont tout aussi bien issus de l’alimentation que l’élimination d’autres substances toxiques comme les métaux lourds, les pesticides ou les antibiotiques. Ces métabolites sont éliminés par plusieurs organes et processus :

L’intestin

Ceux auxquelles on pense en premier sont les selles. L’intestin a tiré tout ce qu’il a pu de cette première version du bol alimentaire, l’a coupé en toutes petites molécules pour qu’elles puissent passer dans le sang à travers l’intestin et être utilisées par les cellules. Tout ce qui reste ou qui n’a pas pu être transformé se retrouve sous forme de selles. Les fibres trop épaisses ou les céréales complètes s’y retrouvent parfois intacts, vous avez tous pu le constater une fois 😉

Les reins

D’autres part ces petites molécules passées dans le sang puis dans les cellules vont elles aussi produire des déchets que la cellule va rejeter dans le sang. La circulation sanguine va rencontrer les reins qui vont filtrer les déchets sous forme d’urines.

Les poumons

Par ailleurs le métabolisme produit de l’acide qui sera en grande partie éliminé par les poumons, qui remplissent aussi bien leur rôle d’organe filtre.

Les conseils nutrition du médecin :

Ce n’est pas un régime que l’on vous recommande de suivre pendant quelques semaines qui vous permettra de perdre quelques kilos superflus mais plutôt un nouvelle manière de s’alimenter au quotidien qui va vous permettre de mincir et de stabiliser votre poids progressivement. Car en matière de santé rien ne presse si ce n’est que ça dure 😉 .Commencer à prendre soin de soi à 60 ans, c’est bien ! mais dès l’enfance c’est encore mieux. Ne vous inquiétez pas vous pourrez manger de tout, il y a simplement des produits à tempérer. Alors si pendant des années on s’est gardé de manger gras, les dernières études montrent que ce n’est pas le gras qui met notre silhouette à mal mais le sucre (2).
Les études montrent qu’en favorisant les aliments à index glycémique bas (cf article sur les légumineuses), vous incitez votre corps à utiliser les graisses comme carburant en maîtrisant l’équilibre glycémique. Mangez moins de glucides est donc meilleur pour la santé. Essayer de manger moins de pâtisseries, bonbons ou biscuits, de pain blanc, aliments mous ou trops cuits et observez comment vous vous sentez.

Ecoutez vos sensations de faim et de satiété. Mangez quand c’est l’heure pour vous et arrêtez de manger quand vous n’avez plus faim. Votre corps est votre meilleur allié et si vous fonctionnez de pair, vous favoriserez des comportements alimentaires sains envers vous-même et vous n’aurez pas l’impression de devoir lutter contre lui et d’alterner entre comportement impulsif et restrictif.

Si possible un sport d’endurance et un sport de musculation. Courir, nager ou faire du vélo sont les solutions les plus courantes pour perdre du poids. Mais tout comme éliminer les graisses de l’alimentation ne suffisent pas à faire maigrir, les longues séances de cardio ne suffisent pas à faire maigrir. Avec des sports demandant une activité physique plus importante comme les entraînements de force, le corps synthétise plus de testostérone qui stimule l’augmentation de la masse musculaire et la diminution de la masse grasse. En augmentant votre masse musculaire, on augmente le nombre de récepteurs à l’insuline présents dans les muscles et leur sensibilité à l’insuline, ce qui permet de diminuer la synthèse d’insuline pour réguler la glycémie. En diminuant l’insulinémie (le taux d’insuline dans le sang), on favorise le brûlage des graisses.

Le cercle vertueux est commencé 😉

Quand nous sommes en situation de stress, nous fabriquons du cortisol, qui comme à l’époque des hommes et femmes des cavernes nous aidaient à soit fuir soit combattre. Le cortisol nous permet donc d’augmenter nos réserves de graisses (notre corps se dit qu’il y aura peut-être famine) au dépend de la masse musculaire. Le stress fait donc un peu l’inverse de l’effet recherché. Au delà de ça stresser n’est pas bon, vous altérer votre patrimoine génétique, diminuer votre espérance de vie et il vous fait mener une vie infernale.
Mais le stress est-t-il extérieur à nous ? Eh non. C’est nous qui le produisons, le ressentons… Alors qui peut agir dessus ? Nous-même. Personne ne pourra mieux s’aider que nous-même là dessus.
Quelle est votre truc à vous pour faire descendre ou anticiper la pression qui monte ? Si vous ne la connaissez pas encore, peut-être que des techniques telles le yoga, la sophrologie, la méditation, le tai-chi, la course à pied ou votre activité préférée peut vous y aider. Et si cela ne suffit pas, peut-être que l’hypnose médicale ou l’acupuncturedélivrée par un professionnel de santé vous permettra de vous accompagner dans la voie de la sérénité.

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