Le saviez-vous ? La tension oculaire ou pression intra-oculaire (PIO) n’a aucun rapport avec la tension artérielle ! En effet, la PIO ne mesure pas la pression sanguine. Elle reflète en réalité la pression que l’humeur aqueuse, une sorte de gel visqueux produit naturellement, exerce à l’intérieur de l’œil. Cela étant dit, tout comme l’hypertension artérielle, une pression intra-intraoculaire excessive ou trop basse doit être corrigée… Valeurs normales, causes et traitements de l’hypertension et de l’hypotension oculaire : on vous explique l’essentiel à savoir.
Tension oculaire : des valeurs variables au fil des jours
Normalement, la tension oculaire doit être comprise entre 10 et 21 millimètres de mercure (mmHg). Et être « à peu près égale » dans les deux yeux. Au-dessus de ces valeurs, on parle d’hypertension ou d’hypertonie oculaire. Au-dessous, on parle plutôt d’hypotension ou d’hypotonie oculaire. Cependant, retenez que vous pouvez très bien avoir une tension légèrement supérieure ou inférieure à la moyenne de temps en temps sans pour autant souffrir d’un problème de santé. En effet, la PIO :
- varie naturellement au cours de la journée. Généralement, elle est un peu plus forte le matin et plus faible le soir. Elle peut même varier selon les saisons chez certaines personnes ! Dans ce cas, elle est habituellement plus forte en été ou en hiver ;
- peut aussi être influencée par divers facteurs. Le stress et la consommation de café, par exemple, peuvent ainsi augmenter la pression oculaire. A l’inverse, une séance de sport ou un verre d’alcool la font baisser…
Bref : pas besoin de traitement dans ce genre de cas. En revanche, l’hypertension oculaire chronique et l’hypotonie sévère doivent toujours être prises en charge !
Causes et risques de l’hypertonie oculaire chronique
Une pression intra-oculaire excessive est liée à :
- une surproduction d’humeur aqueuse ;
- et/ou des difficultés à la drainer.
Deux phénomènes qui peuvent apparaître naturellement avec l’âge, à partir de 40 ans. Cela étant dit, l’âge n’est pas le seul facteur de risque. En effet, l’hypertension oculaire chronique peut aussi être favorisée par :
- des facteurs génétiques ;
- la prise de certains médicaments au long cours (ex. : traitements de l’asthme à base de corticoïdes) ;
- un traumatisme de l’œil ;
- une myopie sévère ;
- diverses maladies oculaires comme le syndrome de dispersion pigmentaire, etc.
Mais quelle que soit son origine, une PIO constamment trop élevée peut provoquer des lésions du nerf optique. On parle alors de glaucome, une maladie pouvant évoluer jusqu’à la cécité si elle n’est pas traitée !
Comment reconnaître l’hypertension oculaire ?
Très rarement, lorsque la pression intra-oculaire est vraiment très élevée (ex. : 30 voire plus de 40 mmHg), elle peut se manifester par :
- de vives douleurs oculaires :
- des maux de tête ;
- des nausées et des vomissements ;
- et des troubles visuels (ex. : « brouillard », halos colorés en cas de lumière vive).
Cependant, retenez que dans l’immense majorité des cas, l’hypertonie oculaire chronique ne déclenche aucun symptôme. C’est pourquoi la Société Française d’Ophtalmologie (SFO) recommande de se faire dépister tous les 2-3 ans chez un ophtalmologue à partir de 40 ans, pour prévenir l’apparition du glaucome. Ne faites pas l’impasse dessus : l’examen est rapide et indolore ! Il suffit en effet d’envoyer un petit jet d’air dans l’œil pour mesurer la tension oculaire. A noter que vous pouvez également commencer le dépistage plus tôt si vous présentez d’autres facteurs de risque. Parlez-en à un médecin !
Comment traiter l’hypertension oculaire ?
Habituellement, l’ophtalmologue prescrit un simple collyre en première intention. Cet hypotenseur oculaire va réduire la production d’humeur aqueuse ou faciliter son drainage. Généralement, il faut l’appliquer tous les jours, jusqu’à la fin de sa vie… C’est un peu contraignant mais c’est aussi très efficace dans la majorité des cas !
Cependant, lorsque le glaucome est déjà déclaré, les collyres ne parviennent pas toujours à le garder sous contrôle. Dans ce cas, l’ophtalmologue peut vous proposer une intervention chirurgicale ou au laser. Comme l’iridoplastie par exemple, un traitement au laser de l’iris qui facilite l’écoulement de l’humeur aqueuse !
Et pour l’hypotension oculaire ?
Si elle reste très modérée, l’hypotonie oculaire ne pose pas vraiment de problème. Même lorsqu’elle est persistante. Cependant retenez :
- qu’elle peut être le symptôme d’un trouble nécessitant lui-même un traitement. Comme une uvéite (inflammation d’une partie de l’œil), généralement combattue par des anti-inflammatoires et des antibiotiques par exemple. Ou encore un décollement de la rétine, qui constitue une urgence chirurgicale ! Dans ce genre de situation, la pression oculaire revient à la normale dès que la source du problème est corrigée ;
- que lorsque la tension oculaire tombe excessivement bas, elle peut vraiment être dangereuse pour l’œil. En effet, lorsque la pression est trop faible, l’œil devient plus mou, se rétracte et la vue baisse. Sans prise en charge, cela peut dégénérer jusqu’à la perte totale de l’œil ! Le risque maximal est atteint lorsque la pression descend en-dessous de 2 mmHg…
Cela étant dit, les hypotonies aussi sévères restent rares. En pratique, elles sont généralement dues à une mauvaise cicatrisation après une intervention oculaire ou une maladie de l’œil… Au moindre doute consultez un ophtalmologue. Une intervention chirurgicale peut rétablir une pression normale et vous aider à récupérer votre vision !