Souffrir de règles douloureuses (dysménorrhées) est un problème très répandu en France, en particulier chez les jeunes femmes de 16 à 20 ans. En effet, environ 85% d’entre elles en seraient atteintes ! Bonne nouvelle cependant : ce trouble reste sans gravité dans la majorité des cas. Vous pouvez alors soulager assez facilement vos symptômes grâce à des astuces naturelles. En revanche, mieux vaut consulter en cas de douleurs invalidantes car elles nécessitent souvent une prise en charge gynécologique. Causes possibles, traitements, symptômes : on vous explique l’essentiel à savoir sur les douleurs menstruelles pour vous aider à y voir plus clair !
Dysménorrhées : quels sont les principaux symptômes ?
Les principaux symptômes sont des douleurs pelviennes – dans le bas-ventre donc – plus ou moins intenses. Elles peuvent prendre la forme de crampes, de tiraillements ou même de « coups de poignard » dans les cas les plus sévères. Habituellement, elles débutent dès le premier jour des menstruations et se calment en 2-3 jours. Dans certains cas, elles restent bien localisées mais elles peuvent aussi irradier dans des zones proches comme l’abdomen ou les reins par exemple.
Bien souvent, ces douleurs sont accompagnées d’autres symptômes sans gravité comme :
- des maux de tête ;
- des nausées ;
- de la fatigue ;
- des vomissements ;
- des troubles digestifs (ex. : diarrhée).
A noter : les douleurs et d’autres symptômes peuvent aussi se manifester AVANT le début des règles. On parle alors de syndrome prémenstruel (SPM).
Pourquoi a-t-on des règles douloureuses ?
Pour rappel, l’endomètre (muqueuse utérine) s’épaissit à chaque cycle menstruel, pour éventuellement accueillir un embryon. En absence de fécondation, des molécules inflammatoires nommées prostaglandines déclenchent les contractions du muscle utérin. But de la manœuvre : éliminer la partie « inutile » de l’endomètre.
Hélas, plus le taux de prostaglandine est élevé, plus les contractions peuvent être intenses et douloureuses. C’est donc ce phénomène qui provoque les douleurs la plupart du temps. Ces dernières se manifestent souvent dès le tout premier cycle ou au cours des 18 mois suivants. On parle alors de « dysménorrhée primaire ».
Cela étant dit, il existe aussi d’autres causes aux règles douloureuses chez :
- la jeune fille. Citons notamment l’endométriose (présence de tissu endométrial en-dehors de la cavité utérine) qui peut provoquer des douleurs très intenses au point de devoir rater les cours ! Plus rarement, des malformations de l’appareil gynécologique peuvent aussi être en cause ;
- la femme adulte qui n’avait jamais ou pratiquement pas éprouvé de douleur auparavant durant ses règles. On parle alors de « dysménorrhée secondaire ». Nouvelle pilule contraceptive trop dosée en œstrogènes, infection génitale chronique, polype (tumeur bénigne), stérilet en cuivre déplacé… Les causes possibles sont vraiment très nombreuses !
Comment soulager les règles douloureuses ?
Le paracétamol et les antispasmodiques (ex. : Spasfon®) disponibles sans ordonnance soulagent la plupart des douleurs menstruelles. Mais vous pouvez aussi faire appel à des solutions naturelles comme :
- l’application d’une bouillotte sur le bas-ventre ou d’une compresse chaude à la camomille ;
- boire une tisane à la valériane, une plante à l’effet calmant et antispasmodique ;
- l’aromathérapie. Les huiles essentielles (HE) d’Ylang-Ylang et de Sauge Sclarée, notamment, sont souvent utilisées contre les douleurs des règles. Cependant mieux vaut demander l’avis de votre pharmacien ou de votre médecin avant d’utiliser une HE car il existe des contre-indications.
Quant aux douleurs plus invalidantes, elles nécessitent des traitements particuliers !
Douleurs durant les règles : quand consulter ?
Une douleur très intense, ne pouvant pas être soulagée par la prise de paracétamol, doit pousser à consulter un gynécologue. A plus forte raison si elle s’accompagne :
- de règles très abondantes. Petit repère : si vous utilisez plus de 6 serviettes « grand format » par jour, votre flux est très abondant ;
- d’autres symptômes d’alerte comme de la fièvre, un sang noirâtre, la présence de gros caillots, des malaises, des douleurs en urinant et/ou après les rapports sexuels.
Même si vos douleurs menstruelles ne sont pas « insupportables » il est également recommandé de consulter par précaution si :
- elles sont apparues soudainement alors que vous n’aviez pas mal auparavant ;
- elles persistent après vos règles.
En fonction de votre situation, le médecin pourra vous prescrire divers traitements. Comme des antibiotiques en cas d’infection par exemple. Ou tout simplement une nouvelle pilule contraceptive ! Les interventions chirurgicales sont également nécessaires dans certains cas (ex. : ablation d’un polype) mais elles restent rares.
Comment prévenir les douleurs menstruelles ?
Bonne nouvelle : vous pouvez prendre diverses mesures pour combattre l’hyperproduction de prostaglandines… Ou du moins pour réduire leur action inflammatoire ! Vous limiterez ainsi les risques de souffrir de contractions douloureuses. En pratique, cela revient surtout à :
- lutter contre le stress. Pour cela, pratiquez une activité physique régulière ! En complément, vous pouvez également essayer d’autres techniques comme la médiation de pleine conscience par exemple. Veillez aussi à réduire votre consommation de produits excitants comme le tabac, l’alcool et le café ;
- éviter les aliments qui favorisent la production de prostaglandines et/ou le processus inflammatoire. En d’autres termes, limitez votre consommation de viande rouge, de charcuterie, de fritures, de produits laitiers entiers, d’aliments très sucrés (ex. : gâteaux) et d’aliments transformés du commerce ;
- privilégier au contraire les aliments aux effets anti-inflammatoires. Notamment ceux qui contiennent une bonne quantité d’oméga-3 (ex. : sardine, saumon, noix) ou de vitamine E (ex. : épinards, amandes) !