Vous êtes nombreuses et nombreux à vous demander quelle différence il y a entre une MST (maladie sexuellement transmissible) et une IST (infection sexuellement transmissible). On ne va pas faire durer le suspens. Il n’y en a pas vraiment (enfin, sauf si vous êtes du corps médical). Il s’agit en fait d’une histoire de terminologie : une expression a remplacé l’autre il y a quelques années. On vous explique laquelle et pourquoi.
Ne dites plus MST mais IST
Pour comprendre la nuance entre les termes infection sexuellement transmissible et maladie sexuellement transmissible, il faut revoir la définition d’une infection et celle d’une maladie. L’infection est le moyen par lequel les micro-organismes pathogènes peuvent provoquer une maladie, affaiblissant petit à petit notre système immunitaire. On parle de maladie lorsque l’infection commence à nuire à notre organisme. Autrement dit, on peut parfois être infecté par un virus ou une bactérie sans souffrir de la maladie que pourrait causer cet agent infectieux. La maladie se déclenche quand l’agent infectieux est assez virulent pour passer la barrière de nos défenses immunitaires. C’est la raison pour laquelle les autorités de santé publique préfèrent l’emploi de l’acronyme IST, incitant au dépistage même en l’absence de symptômes.
Quelles sont les IST les plus répandues ?
Elles ont des répercussions sur la santé, la vie sexuelle et la fertilité. Mais aussi sur la santé d’un enfant à naître quand elles sont contractées lors d’une grossesse. Avec ou sans pénétration, les IST se transmettent lors d’un rapport sexuel. Causées par des virus, des parasites ou des bactéries, il en existe une trentaine. Voici la liste des plus répandues :
- les infections sexuellement transmissibles bactériennes : la mycose génitale, la chlamydiose, la gonorrhée et l’infection à mycoplasmes, et la syphilis. Cette dernière est particulièrement contagieuse, et responsable de lésions de la peau et des muqueuses.
- les IST parasitaires : la trichomonase (une infection vaginale très courante pouvant ne générer aucun symptôme chez l’homme comme la femme, ou se manifestant par une augmentation des sécrétions vaginales, avec odeur nauséabonde).
- et les infections sexuellement transmissibles virales : l’herpès génital, l’hépatite B, le papillomavirus humain (VPH) et le sida (VIH).
Prévention et traitement des MST
Si les maladies sexuellement transmissibles bactériennes et parasitaires peuvent être traitées et guéries lorsqu’elles sont diagnostiquées, les MST dues à un virus sont incurables. On peut cependant en ralentir l’évolution et en atténuer les dommages (notamment les problèmes hépatiques dans le cadre d’une hépatite B) grâce à des traitements antiviraux, plus ou moins bien supportés selon les individus.
Pour prévenir une maladie sexuellement transmissible, l’utilisation systématique du préservatif (interne ou externe) reste le meilleur moyen. Il faut toutefois considérer qu’une MST peut se transmettre par la salive ou avec les doigts, avec ou sans pénétration (comme dans le cas d’un herpès ou d’une infection à papillomavirus).
L’hépatite B se transmettant par le baiser, son seul moyen de prévention reste le vaccin. Le virus du sida quant à lui, qui se transmet par les muqueuses, peut aussi être évité grâce à l’utilisation d’un préservatif, ou de la prise d’une Prep (pre-exposure prophylaxis). Il s’agit d’une stratégie de prévention innovante devant démarrer avant, puis se poursuivre après un éventuel rapport sexuel avec une personne infectée.
Dépistages IST
Il est tout à fait possible d’être porteur d’une IST sans présenter de symptômes et sans se sentir malade. On peut donc transmettre une IST sans le savoir. La seule façon de contrôler qu’on est ou non porteur d’une infection sexuellement transmissible est le dépistage. Or, le nombre de tests de dépistages IST (ou dépistages MST) a diminué entre 2019 et 2020, les laboratoires ayant été monopolisés par le dépistage du SARS-CoV-2. Pourtant les IST continuent de tuer chaque année des milliers de personnes dans le Monde. Certaines personnes ont honte d’aller se faire dépister et d’être stigmatisées. D’autres vivent dans des pays où la prévention reste insuffisante. Restons vigilants. Au moindre doute, n’attendez pas. Vous pouvez consulter un médecin en ligne depuis chez vous qui vous indiquera la démarche à suivre.