Dans un précédent article nous vous expliquions comment reconnaître une intolérance au gluten. Nous vous présentons ici les diagnostics qui permettent d’être sur de la pathologie ainsi que les différents traitements possibles :
L’intolérance au gluten, côté médecin ça se passe comment ?
Comment faire le diagnostic ?
Votre médecin traitant peut suspecter une intolérance au gluten :
- en cas de symptômes évocateurs et inexpliqués par une autre affection ;
- si une ou des personne(s) de votre famille proche sont touchée(s).
Votre médecin vous adresse alors à un gastro-entérologue pour un bilan complémentaire, qui se déroule en plusieurs étapes :
- Une prise de sang permet de rechercher des anticorps transglutaminase tissulaire, de classes IgA et IgG et des anticorps anti-endomysium de classe IgA (les plus spécifiques de la maladie). S’ils sont absents, l’intolérance au gluten est peu probable. À l’inverse, la présence de ces anticorps renforce l’hypothèse d’une maladie cœliaque.
- Pour mettre en évidence une prédisposition génétique, le médecin demande un typage génétique HLA de la personne : examen mettant en évidence les gènes HLA DQ2 et HLA DQ8, souvent présents dans l’intolérance au gluten.
- Le diagnostic est confirmé grâce à des biopsies de l’intestin grêle (effectuées avant toute mise au régime sans gluten). Cet examen consiste à prélever quatre à six fragments de tissu, sur la partie de l’intestin grêle la plus proche de l’estomac (le duodénum). Il est réalisé au cours d’une endoscopie digestive haute (par la bouche) sans anesthésie générale chez l’adulte ou sous anesthésie générale chez l’enfant. L’analyse des prélèvements permet de déceler d’éventuelles lésions sur la paroi interne de l’intestin grêle.
- Toutefois, lorsque les symptômes de la maladie sont présents, que les anticorps spécifiques sont élevés et que le groupe HLA est typique, il est possible que les biopsies intestinales ne soient pas demandées.
Une fois le diagnostic posé, un bilan complémentaire est nécessaire :
- prise de sang à la recherche d’anomalies hépatiques, d’une anémie par carence en fer
- ostéodensitométrie pour mesurer la densité osseuse à la recherche d’une ostéoporose
Un seul traitement : l’arrêt du gluten
Passer au sans gluten, c’est une petite révolution alimentaire. Pas facile de renoncer aux pain, pâtes, pizzas ou encore le muesli ! Il y a des pièges à éviter, des réflexes à intégrer, de nouvelles recettes à maîtriser.
Et pourtant ça vaut le coup ! En quelques semaines disparition des symptômes, et en un an disparition des anticorps, le remède est imparable.
Alors que manger ?
La plupart des aliments bruts ou peu transformés : viande, poisson et volailles frais (non panés, non marinés), fruits frais, la majorité des laitages, les pommes de terre, les légumes frais ou cuisinés maison, le vin, le cidre, les spiritueux, les liqueurs distillées…
Les céréales et leurs dérivés sans gluten : quinoa, sarrasin, millet, riz, amarante, tapioca, manioc, maïs et leurs dérivés (farines, fécules, semoule, etc.), l’arrow-root, la fécule de pomme de terre, les poudres d’amandes, de noix de coco, de noisettes.
Les farines de châtaigne, de pois chiches, de lentilles, de noix de coco, de lupin, de teff, de soja, de sorgho, de souchet, de chanvre, d’igname.
Heureusement pour les amateurs de pain et de pâtes, on trouve de plus en plus de produits sans gluten qui peuvent être remboursés par la sécurité sociale si le patient est reconnu en ALD (Affection de longue durée, ce qui implique des biopsies positives). Attention cependant aux produits sans gluten très transformés : le gluten y est remplacé par des graisses et du sucre pour la texture et le goût et sont aussi dangereux pour la santé que le gluten !