De plus en plus nombreuses dans les jardins et les forêts français, les chenilles processionnaires profitent du réchauffement climatique et de la plantation massive de pins. La piqûre de ces petits insectes velus est très urticante, et peut entraîner dans certains cas des complications graves. Voyons comment s’en prémunir, ou se soigner quand le mal est fait.
Reconnaître les chenilles processionnaires
Nuisibles du pin, elles se nourrissent de leurs épines et sont urticantes urticantes de l’automne au printemps. Pouvant mesurer jusqu’à 4 cm de long, les chenilles processionnaires se reconnaissent à leur couleur grise, jaune et rouge, et leur bande noire sur le dos. Elles sont aussi recouvertes de micro-poils qui leur donnent un aspect duveteux, et qu’elles projettent en l’air quand elles se sentent menacées. Équipés de dards, ces poils libèrent une toxine fortement allergisante pour l’Homme et surtout l’animal. On les qualifie de « processionnaires » en raison de leur mode de déplacement : en effet, ces insectes avancent en file indienne sur plusieurs mètres. Comme toutes les chenilles, la chenille processionnaire se transforme un jour en papillon, un papillon de nuit gris et noir nommé Thaumetopoea Pityocampa. Il existe aussi la chenille processionnaire du chêne, urticante du printemps jusqu’au début de l’été.
Que faire en cas de contact ?
Si vous pensez avoir été piqué par une chenille processionnaire, lavez abondamment à l’eau et au savon la partie concernée sans frotter, afin de ne pas casser les poils urticants. En effet, cela libérerait davantage de toxine dans votre organisme. Vous pouvez aussi utiliser un papier légèrement collant pour décrocher les poils de votre derme à la manière d’une épilation. Lavez également tous les vêtements que vous portez.
En général, la piqûre des chenilles processionnaires est plus désagréable que grave : elle peut notamment provoquer l’apparition de boutons durant trois à quatre jours. Pour soulager les démangeaisons, vous pouvez avoir recours à un antihistaminique. Un médecin pourra éventuellement vous prescrire des corticoïdes.
En revanche, si vous ou votre enfant ressentez des douleurs abdominales, des maux de gorge ou des difficultés respiratoires type asthme, consultez immédiatement un médecin ou appelez le service des urgences. Dans de rares cas, une forte réaction allergique peut provoquer un choc anaphylactique, ou encore un œdème de Quincke.
Enfin, si vos yeux ont été en contact avec des poils urticants, consultez un ophtalmologiste : la piqûre des chenilles processionnaires peut endommager votre rétine.
Mon chien s’est fait piquer par une chenille, c’est grave ?
Les animaux sont beaucoup plus menacés que l’Homme par la piqûre de chenille processionnaire. Sur eux, elle provoque inflammations, brûlures ou œdèmes jusqu’au choc anaphylactique, dans des cas beaucoup plus fréquents que chez l’humain. Les conséquences peuvent être irréversibles : en cas de symptômes consultez rapidement votre vétérinaire.
Éviter les chenilles processionnaires et s’en débarrasser
Afin de vous prémunir contre d’éventuelles piqûres, commencez par porter des manches longues et des pantalons lorsque vous vous promenez en campagne ou en forêt pendant la saison critique. Au retour, lavez vos vêtements. Ensuite, ne faîtes pas sécher votre linge à l’extérieur si vous vivez près de pins et lavez bien vos légumes avant de les manger s’ils viennent de votre jardin ou d’une région à risque.
Pour éloigner les chenilles processionnaires de vos extérieurs, diversifiez les espèces d’arbres. Introduisez des prédateurs en installant un refuge à mésanges, ou attachez des sacs remplis de terre autour d’un arbre : en descendant du tronc, les chenilles se croient sous terre et vont directement se changer en chrysalides puis en papillons !
Côté chimie, faites toujours appel à un professionnel afin d’éviter tout danger toxique. Ils installeront des pièges ou pulvériseront des bio-toxines, provoquant la mort des larves par ingestion.