Ça semble tout droit sortir d’un film de science-fiction, tant on l’a attendu. Mais il existe bel et bien. Il ? Le médicament qui permet de lutter contre l’apparition chez un individu du VIH : la PrEP. Si celle-ci ne constitue pas un moyen de contraception. Elle autorise néanmoins les couples « à risque » à entretenir leur intimité physique.
La PrEP c’est quoi ?
Tout d’abord commençons par décomposer le mot en deux. « Pr » nous vient de prophylaxie : « éviter une infection« , et « EP » est issu de « pré-exposition« . En clair, cette gélule miracle, prise avant et après un éventuel contact avec le VIH, empêche la maladie de se déclarer.
Deux antirétroviraux associés constituent la PrEP. Connus sous les noms d’emtricitabine et de ténofovir disoproxil, ils sont vendus sous le nom de Truvada®. Plusieurs génériques peuvent être proposés en remplacement. Le principe actif qu’ils contiennent présente la même efficacité que le Truvada®. La seule différence se trouve, évidemment, dans le prix.
Si plusieurs études, en différents endroits du globe, démontrent l’efficacité de la PrEP. Celle-ci réside pour une très grande part dans la réussite des patients à prendre leur médicament correctement. En effet, ces études ont été menées chez l’une des populations la plus exposée, les hommes homosexuels. Mais aussi chez des personnes trans et des couples hétérosexuels.
Des recherches sont actuellement en cours. Ainsi, elles se fixent comme objectif l’identification de nouvelles molécules pouvant agir contre le virus du VIH. Et cherchent aussi d’autres modes d’administration.
À qui s’adresse la PrEP ?
La PrEP peut être prescrite à toute personne « qu’un rapport sexuel passé ou à venir mettrait au contact du virus du VIH ».
L’OMS et la stratégie nationale de santé sexuelle conseillent néanmoins à certains publics, présentant un plus haut risque d’acquisition du VIH, d’être particulièrement vigilants. La PrEP s’adresse tout particulièrement à eux :
- Un homme ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes
- Les personnes trans ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes
- Plus spécifiquement les femmes en difficulté, en provenance d’Afrique subsaharienne ou de régions à fort risque
- De plus, les personnes qui se prostituent et qui n’utilisent pas de préservatif
- Et enfin, les personnes qui se droguent par voie intraveineuse et partagent leur seringue
Comment se faire prescrire la PrEP ?
Ainsi, pour bénéficier de ce médicament, il est conseillé de s’adresser à un hôpital spécialisé dans la prise en charge du VIH. Ou dans un des centres gratuits d’information, de dépistage et de diagnostic.
Tout d’abord, un premier rendez-vous évaluera la possibilité pour vous de recourir ou non à la PrEP. Pour que le médecin donne son accord, il ne doit trouver chez vous aucun signe de primo-infection au VIH. De plus, une prise de sang garantira qu’aucune contre-indication vous empêche de prendre la PrEP. Si des IST sont détectées, leur traitement est nécessaire.
Deux semaines à un mois plus tard, une deuxième consultation assurera une fois encore que vous n’êtes pas infecté. Suivant les résultats de la prise de sang, le médecin vous prescrira, ou non, votre médicament. Les éventuelles IST devront avoir été traitées.
L’efficacité de la PrEP ?
L’efficacité démontrée de la PrEP
Lorsque les patients respectent à la lettre le mode d’administration de la PrEP, celle-ci montre une efficacité totale dans la prévention contre le VIH. A San Francisco, le taux de contamination a chuté de 49% en quatre ans. On observe une baisse de 18% au Royaume-Uni en un an. Ces baisses sont inédites dans l’histoire de la maladie. Ajoutons à cette victoire les meilleurs dépistages ainsi que le traitement des personnes séropositives.
En France, des études sont actuellement en cours. Afin d’évaluer l’efficacité du médicament sur la propagation de l’épidémie en Ile-de-France.
La prise continue
Pour qu’il soit efficace, le médicament doit être pris très consciencieusement. L’OMS considère qu’une personne est complètement protégée 7 jours après sa première prise. Le schéma ci-dessous vous explique comment prendre la PrEP en prise continue.
La prise à la demande
Lorsque le rapport sexuel est occasionnel et ne nécessite pas une prise en continu, il est possible de prendre la PrEP à la demande.
La prise post-exposition
En cas d’oubli de prise ou d’un décalage supérieur à deux heures et d’un rapport non protégé, vous pouvez recourir à un traitement d’urgence. Retenez que le délai idéal pour agir se situe dans les quatre heures suivant le rapport. Vous accéderez à ce traitement dans les services hospitaliers spécialisés VIH, en Cegidd ou aux urgences la nuit.