Le jeûne, pratiqué dans de bonnes conditions, peut entraîner des effets positifs sur votre santé physique et mentale. Vous prendriez bien un verre d’eau pour la lecture ? 😉
L’espérance de vie a augmenté, mais vit-on plus longtemps en bonne santé ?
L’espérance de vie est de 85,6 ans pour les femmes et de 80 ans pour les hommes en France. En 1880 elle était en moyenne de 55 ans. Autant dire que notre santé s’est améliorée de façon incontestable. Mais l’espérance de vie en bonne santé (EVBS) a-t-elle aussi suivi cette courbe de progression ?
Pas si sûr… L’EVBS était de 64 ans en moyenne en France en 2014. En Europe c’est la Suède qui occupe la première place avec une EVBS de 73 ans en moyenne.
Diabète, HTA, obésité, cancers, les conditions de la vie moderne provoquent des maladies dites civilisationnelles. Le nombre de maladies explosent dans les pays développés ainsi que le nombre de médicaments.
Alors peut-être existe-t-il d’autres voies thérapeutiques, plus anciennes, louées par les religions, longtemps méconnue par la science ?
Le jeûne : une nouvelle thérapie ?
Toutes les traditions religieuses ont abordé la question du jeûne, tout comme les médecines traditionnelles. Des quarante jours avant pâques, au Ramadan, en passant par le Yom Kippour. Le jeûne périodique ou annuel est connu depuis l’Antiquité pour ses bienfaits sur la santé. Après avoir été oubliée, voire combattue, la science porte à nouveau son regard sur une pratique qui enregistre des résultats d’études prometteurs.
Un documentaire récent qui m’a interpellée en témoigne : “le jeûne, une nouvelle thérapie ?”.
La consommation régulière de repas, 3 fois par jour, est récente dans l’histoire de l’humanité. Cette abondance de nourriture dans les pays développés n’est possible que depuis quelques décennies. Notamment grâce à la généralisation du frigo dans les cuisines des ménages. Du point de vue de l’évolution, il est possible que la survie s’accompagnait de période de jeûne. La situation dans laquelle nous vivons aujourd’hui : repas réguliers, frigo remplis, n’est historiquement pas naturelle.
Ainsi, il n’est pas étonnant que notre corps rencontre des difficultés (des maladies) quand il s’alimente continuellement. Les études faites sur d’autres animaux sur les manchots empereur adepte du jeûne, montrent qu’ils ont des organismes adaptés au jeûne. Il semblerait donc que le jeune est une capacité adaptative de notre corps à notre survie sur terre, commune aux animaux. La capacité à jeûner serait donc héritée de notre évolution et présente dans notre code génétique.
Les résultats des premières études ayant porté sur le jeûne nous viennent de Russie, depuis 15 ans en Sibérie. Il est devenu un élément central de la politique de santé publique qui s’appuie sur 40 années d’études scientifiques. Ainsi menées en ex-union soviétiques sur des milliers de malades, dont les résultats sont totalement inconnus en occident. En effet, ces travaux ont donné naissance à une méthode rigoureuse, mise en pratique dans le Sanatorium de Goriachinsk sur les rives du lac Baïkal. Les patients viennent y traiter ou prévenir des affections chroniques. Comme le diabète, hypertension artérielle, obésité, polyarthrite rhumatoïde, arthrite, migraine ou la dépression.
Le traitement est simple : de l’eau, de l’eau, et de l’eau, entre 1 à 3 semaines, selon la gravité et l’ancienneté de la maladie. Encadré sur le plan médical avec des analyses de sang et d’urine pour surveiller certains paramètres. Comme la surveillance de la tension, la glycémie, la fréquence cardiaque, le cholestérol, les triglycérides, le taux d’insuline selon les pathologies. Plusieurs soins y sont associés pour mieux le supporter : lavements, enveloppements, sauna, massage, de l’exercice physique et du repos. Ils permettent d’aider le corps à éliminer les déchets du métabolisme et sollicitent les organes qui filtrent ou éliminent les toxiques : les reins, les intestins, le foie, les poumons et la peau.
L’Allemagne et les Etats-unis ont suivis et ont confirmé ces résultats positifs sur la santé concernant le jeûne. Herbert M Shelton, pour ne citer que lui, grâce à son travail et son ouvrage, a démontré que le jeûne est un moyen thérapeutique naturel et efficace. Depuis, il existe de nombreux centres de jeûne aux États-Unis, en Allemagne, au Canada, en Angleterre et en Australie. Qui offrent des services selon le protocole établi par l’International Association of Hygienic Physicians et remboursés par certains systèmes de soins.
Si je peux jeûner, je peux tout faire 🙂
Des études ont montré qu’un adulte de 1,70 m, pesant 70 kg, possède environ 15 kg de réserve de graisse. De quoi tenir, s’il est en bonne santé, une quarantaine de jours de jeûne. Alors boire de l’eau, pourquoi pas. Mais que se passe-t-il dans notre corps pendant le jeûne ?
Des bienfaits pour le corps et l’esprit
Une méthode bien connue
Comment vous mettre au jeûne ?
Je vous vois venir : je ne me sens pas capable de jeûner, de plus j’ai pas le temps de jeûner, ça me fait peur (et je vous comprend). C’est pas grave !
Plusieurs études de Valter Longo, biologiste spécialiste du vieillissement cellulaire, et professeur à l’Université de Sud-Californie, ont montré que la restriction régulière des apports caloriques augmente la longévité de la plupart des organismes.
Si vous ne vous sentez pas capable de jeûner, vous pouvez simplement commencer par diminuer les quantités dans l’assiette ! Et ça c’est à la portée de tous.
Et si vous vous sentez de faire une expérience de jeûne, vous pouvez commencer par 3 jours. Au calme, à la maison, sans oublier les phases préparatoire et de réalimentation. Le printemps et l’automne sont des saisons idéales.
Il semblerait que nous fassions tous ensemble, patients et médecins, le constat des limites d’une société du “toujours plus”. Toujours plus de consommation de nourriture, de fast-food, de sucreries, d’additifs qui donnent toujours plus de maladies chroniques et de cancers la population vieillissant elle aussi toujours plus… Comme si cette surabondance avait atteint ses limites et déclenché une sorte de signal intuitif et vital : STOP. Je ne me sens pas bien. Faisons autrement.
Alors si santé bien ordonnée commençait par soi-même, par le changement de nos réflexes de consommation et de notre mode de vie. Protéger notre bonne santé et être en possession de toutes nos capacités jusqu’à nos vieux jours est possible. Il ne tient qu’à vous, qu’à nous de transformer ses habitudes de vie.