Musicothérapie : une médecine douce et sonore
On dit que la musique adoucit les mœurs. Depuis l’Antiquité, les philosophes vantent les vertus de la musique sur le corps et l’esprit. Aujourd’hui, c’est la médecine qui s’y intéresse et l’utilise à des fins thérapeutiques. Relaxation, atténuation des souffrances physiques et psychiques, traitement des troubles relationnels, retard des effets de la maladie d’Alzheimer, prise en charge de l’autisme… La musicothérapie a un champ d’action large trop souvent méconnu. Voici quelques points clés pour découvrir cette thérapie innovante.
Les origines de la musicothérapie
Les effets de la musique sur le corps et le comportement intéressent les Hommes depuis la nuit des temps. De leur côté, les Grecs y trouvaient un moyen de temporiser les humeurs : éveiller tantôt la joie, le courage et l’action, tantôt la retenue et la sobriété. Parmi eux, Pythagore étudiait la composante mathématique de la musique et des planètes. Il voyait dans l’élaboration de certaines harmonies une façon de raccorder les Hommes à l’univers. De même, les Hébreux employaient la musicothérapie pour apaiser les esprits agités. Quant aux sages chinois, ils faisaient correspondre un son à chaque organe interne pour le stimuler ou le soigner.
La musicothérapie aujourd’hui
Par la suite, la musicothérapie entre dans l’histoire moderne avec la seconde guerre mondiale. Elle est alors utilisée en psychiatrie pour soulager les soldats souffrant de traumatismes. Puis c’est la rencontre d’un ingénieur du son et d’un psychanalyste – pionnier et fondateur de la première université de musicothérapie en Argentine – qui va asseoir la pratique. En 1970, l’ingénieur Jacques Jost s’appuie sur des bases cliniques avec l’aide du laboratoire des maladies mentales de Paris pour créer le premier centre de formation français en musicothérapie.
Les bienfaits de la musicothérapie réceptive
Lors d’une séance de musicothérapie réceptive, le thérapeute diffuse au patient des musiques et des sons en fonction de son vécu, de sa souffrance physique ou émotionnelle. Tour à tour, il entrainera l’imagination du patient ou lui proposera un univers musical amenant relaxation et dynamisation. De façon à faire appel à ses souvenirs et à ses capacités de communication. Ces séances permettront de diminuer les symptômes d’une dépression, ceux d’une douleur corporelle. Et d’aider les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer à reconstruire des circuits neuronaux jouant un rôle dans la mémorisation. Elles sont aussi proposées pour bien vivre une grossesse.
La musicothérapie active
Pendant une séance de musicothérapie active, le thérapeute aide le patient ayant des difficultés de communication à s’exprimer d’avantage grâce au langage non verbal. Pour cela il met à sa disposition différents instruments de musique, et propose un travail sur le rythme, la mélodie, la voix, la danse… Mais il ne s’agit pas ici de créer des morceaux esthétiques, simplement de laisser sortir une souffrance ou un malaise. Cette technique permet de débloquer des inhibitions et de stimuler l’apprentissage. Elle est entre autres utilisée pour accompagner les enfants autistes et les enfants hyperactifs. Mais elle est ouverte à tous ceux qui souhaitent faire un travail sur leur rapport aux autres ou qui souffrent de douleurs chroniques.
Et en pratique …?
Les séances de musicothérapie se pratiquent en groupe ou en individuel et peuvent être dispensées en hôpital par des bénévoles ou dans un cadre privé. Dans ce cas, une séance peut coûter aux alentours de 50 euros, selon l’âge du patient et le temps de préparation nécessaire au thérapeute. Le prix sera dégressif selon le nombre de séances et de participants, ou le thème de l’atelier. Quoi qu’il en soit, il est souhaitable de se référer à une fédération reconnue pour choisir un musicothérapeute diplômé et respectant le code déontologique de la discipline.