Par Léa Maggiore, Médecin

Vous vous demandez peut-être en tant que parents comment améliorer le mieux-être au quotidien de vos enfants ou adolescents. Le sommeil est le premier pilier de leur bien-être et et détermine en grande partie le rythme que va prendre la journée : fatigue, émotion, alimentation, activités sportives adaptées… Alors même s’il n’existe pas de recette idéale pour le sommeil des enfants, il existe une trame qui peut aider à se forger ses propres habitudes…

Enfant qui dort sur son bureau

Nos bons conseils

Chacun son rythme !

Le phénomène de fatigue reste préoccupant pour les élèves et les étudiants. Au Canada, les recommandations sont de 9 à 11 heures de sommeil entre 9 et 13 ans et 8 à 10 heures de sommeil entre 14 et 17 ans. Hors si l’on tient compte de l’horloge biologique de l’adolescent, la période de sommeil se décale naturellement de 2 ou 3 heures et il devient difficile pour lui de s’endormir avant 23H et de se réveiller avant 8H du matin.

Débuter les cours à 8H le matin est donc contre l’horloge interne des adolescents, et les cours devraient idéalement ne pas commencer avant 9H.

Faire du sommeil un enjeu capital

En effet, une étude Américaine montre que si on reculait de 8H du matin à 8h30 l’heure du début des cours, les étudiants auraient de meilleures performances physiques, intellectuelles et surtout aussi une meilleure santé. Plus reposés, les collégiens et lycéens seraient plus compétitifs, ce qui rapporterait 7,5 millions d’euros par an à l’économie américaine selon une étude originale (1).
Sur le plan médical, outre un gain de forme et une stabilité émotionnelle, un sommeil suffisant permet de préserver l’enfant du surpoids, de l’obésité, du diabète, de troubles mentaux (en premier de la dépression et du suicide ).

Pas si sur. Une étude française (2) publiée en mars 2017 a notamment montré que la privation de sommeil chez les adolescents entraînait une perte de matière grise dans les régions impliquées dans l’attention, la concentration et la capacité à réaliser des tâches simultanées.
Les chercheurs ont constaté qu’une durée de sommeil courte (moins de 7h)  en semaine et qu’une heure de coucher tardive le week-end, étaient corrélés avec des volumes plus petits de matière grise dans plusieurs régions cérébrales (le cortex frontal, le cortex cingulaire antérieur et le précuneus).
Un début des cours plus tardif permettrait aux jeunes de mieux dormir, et donc de mieux réussir scolairement.

Il n’est pas toujours évident de concilier les horaires imposés et le respect du rythme de l’enfant. Cependant il est possible de faire bouger les lignes. Pour ceux qui ont des enfants (de 0 à 11 ans), il est tout à fait envisageable d’avancer le repas du soir pour gagner en sommeil et de reculer le repas du soir pour ceux qui ont des adolescents. Pour ceux qui ont la chance d’avoir les deux à la maison, un juste milieu est à trouver pour se retrouver tous ensemble autour de la table. Prévoir moins d’activités le soir et plus de temps libre permet aussi aux enfants et adolescents de se retrouver et de s’apaiser pour avoir un sommeil serein et de bonne qualité. Enfin comme les écrans sont parfois difficilement retirées de nos chères têtes blondes, l’application gratuite F.lux (3) permet d’adapter les couleurs de l’écran et contre-carrer les effets négatifs de la lumière bleue juste avant l’endormissement.

Sources

1 : Later school start times in the U.S, An economic analysis, Marco Hafner, Martin Stepanek, Wendy M. Troxel.

Retrouvez les détails : https://www.rand.org/content/dam/rand/pubs/research_reports/RR2100/RR2109/RAND_RR2109.pdf

2 : Communiqué- salle de presse INSERM. Le manque de sommeil altère le cerveau des ados : http://presse.inserm.fr/le-manque-de-sommeil-altere-le-cerveau-des-ados/27478/

3 : Lien pour faciliter l’utilisation de l’application : https://www.retrouver-une-bonne-vue-sans-lunettes.com/lutilitaire-flux-confort-yeux-ecran/

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