Le papillomavirus humain fait peur. Si peur qu’on en oublie souvent que la plupart des infections à HPV sont sans la moindre gravité ! Il n’en reste pas moins vrai que certaines d’entre elles peuvent entraîner l’apparition de cancers sur le long terme, dont le fameux cancer du col de l’utérus… Ce dernier peut cependant être évité grâce à un dépistage régulier : explications.

Papillomavirus Humain : types, prévention, dépistage et traitement

Pas un mais plusieurs Papillomavirus Humain

Les papillomavirus humains (ou HPV) forment une grande famille de virus pouvant infecter les muqueuses et la peau, aussi bien chez l’homme que chez la femme : en tout, on en dénombre plus de 150. La bonne nouvelle, c’est que la plupart d’entre eux sont classés parmi les papillomavirus à bas risque oncogène : normalement, ils ne dégénèrent pas en cancer. Ils provoquent simplement des lésions bénignes du type :

  • verrues plantaires et verrues vulgaires, ces dernières apparaissant généralement sur les doigts. NB : les verrues sont contagieuses, évitez de les toucher ou les gratter ;
  • condylomes acuminés (verrues génitales), situés plus ou moins profondément (ex. : vulve, vagin, col de l’utérus). Le HPV 6 et le HPV 11, infections sexuellement transmissibles sont les principaux responsables.

Reste aussi les papillomavirus à haut risque oncogène comme le HPV 16 et le HPV 18, causant près de 70% des cas de cancer du col de l’utérus. Cependant, le système immunitaire élimine rapidement ces virus dans environ 80% des cas : ils n’ont alors pas le temps d’engendrer des lésions précancéreuses. C’est seulement dans les 20% de cas restants que l’infection à HPV devient chronique et peut entraîner le cancer du col de l’utérus au bout de 10, 15, 20 ou même 30 ans, en absence de dépistages réguliers.

Infection bénigne à HPV : symptômes et diagnostic

L’infection à HPV est souvent asymptomatique. Dans d’autres cas, vous remarquerez des verrues sur les pieds, les mains… Elles sont indolores sauf lorsqu’elles sont situées très près des ongles. Leur apparence peut varier selon le HPV et leur localisation. Quant aux condylomes, ils ont une forme évoquant celle d’une « crête de coq ». Ils peuvent démanger et/ou saigner dans certains cas. Vous pouvez les repérer au niveau de la vulve, de l’anus, du pénis, du scrotum… Côté diagnostic :

  • un examen clinique peut suffire pour les verrues « classiques » ;
  • en présence de condylomes, un frottis cervico-vaginal ou un frottis anal peuvent être effectués pour vérifier que vous n’êtes pas aussi infecté(e) par un HPV oncogène.

Papillomavirus humain : plusieurs cancers possibles

Plus de 99% des cas de cancers du col de l’utérus sont liés à une infection chronique à HPV. Cette dernière peut aussi entraîner le cancer du vagin. Des saignements anormaux (en dehors des règles ou après la ménopause), des douleurs lors des relations sexuelles et des difficultés à uriner doivent vous pousser à consulter rapidement un gynécologue. Mais les HPV oncogènes (surtout le 16 et le 18) peuvent provoquer d’autres cancers dont :

  • le cancer anal. Consultez en cas de masse près de l’anus, d’écoulement de mucus, de douleur ou de sensation de gêne ;
  • le cancer de la gorge. Douleur, ganglion dans le cou, enrouement chronique : voici quelques-uns des symptômes courants. Consultez un médecin sans tarder.

Papillomavirus Humain : prévention, dépistage et traitement

Infection par HPV oncogène : quelle prévention ?

Les HPV 16 et 18 peuvent être contractés lors de relations sexuelles avec ou sans pénétration, rapports oraux et anaux inclus. Le port du préservatif n’offre qu’une protection relative. Il ne recouvre par certaines zones « contaminées » (ex. : bourses). Les vaccins contre les HPV (Gardasil®, Cervarix®, Gardasil 9®), protégeant contre les HPV les plus dangereux, sont de meilleurs outils de prévention. Idéalement, la vaccination des jeunes filles doit avoir lieu avant le début des rapports sexuels, entre 11 et 19 ans. Elle est conseillée jusqu’à 26 ans pour les hommes homosexuels, sauf pour le Cervarix®.

Des frottis réguliers pour prévenir le cancer du col de l’utérus

Faire régulièrement des frottis cervico-vaginaux est nécessaire pour dépister et traiter les lésions précancéreuses avant que le cancer ne se soit réellement déclaré. La HAS (Haute autorité de santé) recommande un 1er frottis à 25 ans. Après 2 frottis annuels normaux, le rythme conseillé est d’un frottis tous les 3 ans jusqu’à l’âge de 65 ans.
À noter : si le vaccin réduit grandement les risques de cancer du col de l’utérus, il ne protège pas contre la totalité des papillomavirus oncogènes. Vous devez donc faire ces frottis même si vous êtes vaccinée.

Quels traitements pour les infections au papillomavirus humain ?

Traitements chimiques, laser, cryothérapie : il existe de nombreuses manières d’éliminer les verrues, qu’elles soient plantaires ou génitales. Les condylomes peuvent aussi être enlevés chirurgicalement dans certains cas. Pour les lésions pré-cancéreuses, divers traitements existent également. Les lésions de bas grade, dites dysplasies légères (CIN1) peuvent seulement être surveillées ou être détruites au laser ou encore par cryothérapie. Les lésions de plus hauts grades (CIN2 et CIN3) sont généralement traitées chirurgicalement via une conisation (un petit morceau du col est enlevé) ou une hystérectomie (ablation de l’utérus) pour les femmes ne souhaitant plus mener de grossesse.

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