Si le mariage par amour à été un mouvement de revendication du XXème siècle, il semble que ce soit celui de l’orgasme féminin qui apparaisse comme légitime au début du XXI ème siècle. Vous voulez lever les tabous, les fausses croyances ? L’orgasme féminin n’aura plus de secret pour vous 😉

Femme allongée sur un lit qui enlace un oreiller

Savoir et comprendre l’orgasme féminin

Plaisir et orgasme féminin

La femme a des sexes un peu partout. Elle jouit d’un peu partout” disait Luce Irigaray (1). Les récepteurs sensoriels féminins sont particulièrement riche dans les zones érogènes : la zone génitale du pubis à l’anus, les seins, les fesses pour ce qui est du “classique”. Mais pas que ! Il existe des zones dites “secondaires” qui ne le sont pourtant pas moins : le cou, la nuque, la face interne des bras, des cuisses, les orteils, les oreilles… Dans une étude de Philippe Brenot (2), les femmes, le sexe et l’amour, portant sur 3000 femmes; Il s’avère que 15% des femmes déclarent avoir vécu un orgasme uniquement par stimulation des seins et 5% par d’autres régions du corps : la nuque, les oreilles, les pieds…

La femme à des sexes vraiment partout et il faut apprendre par soi-même puis ensemble à en jouir !

Toujours d’après cette étude, 16% des femmes atteignent systématiquement l’orgasme, 55% souvent, 21% rarement et 5% jamais. Pas que je voudrais accorder de l’importance qu’à l’orgasme, non ! Il peut y avoir beaucoup de plaisir sans orgasme ! Simplement la dimension érotique des couples est récente (dans les années 80-90) et l’idée reçue que la séxualité se fait naturellement est encore présente…. Alors que ces comportements et ses sensations les plus intimes nécessitent d’être découvertsinitiés, entraînés, apprivoisés. Il n’y a pas de sexualité idéale ou parfaite à atteindre, que celle que l’on s’est découverte avec son partenaire. Si l’orgasme vient au bout de ce chemin, tant mieux ! Mais ce n’est pas un but en soi. Les jouissances sont multiples et l’épanouissement mutuel passe par la reconnaissance du partenaire dans son intimité.

Par la stimulation des nerfs se propageant dans cette unité clitoridienne ou d’autres zones dites secondaires qui transmettent l’information au cerveau. Ce jeu de va-et-vient va provoquer une décharge de dopamine par notre hypothalamus. Chez la femme, le taux de dopamine à atteindre pour jouir est plus élevé que chez l’homme et il grimpe. Mais peut descendre brusquement parce soudain, une pensée, une peur, une angoisse surgit. Le responsable ? le corps calleux, 30% plus développé que chez les hommes, qui fait le lien entre système émotionnel et cerveau conscient (ou néo-cortex). Chez l’homme, la dopamine s’accumule jusqu’au seuil au delà duquel l’excitation se transforme en orgasme.

Limitée en nombres ? point ! 63% des femmes interrogées ont vécu des orgasmes multiples. Toute femmes à la possibilité d’éprouver une succession d’orgasmes, contrairement à l’homme. Il faut pour cela que les deux partenaires soit conscient de cette possibilité. Et qu’ils puissent gérer avec tranquillité les stimulations sexuelles.

Il est une croyance pas si ancienne qui veut qu’une femme ait soit une jouissance de type clitoridienne soit de type vaginale. Cette vision vient de Freud qui énonça au début du XXème siècle que les orgasmes clitoridiens traduisait une immaturité psychique chez la femme. Les vraies femmes elles, jouissaient grâce à leur vagin….. Et si on dépassait les idées reçues ?

Le clitoris veut dire “clé” en grec ou verrou de la vulve. Clé d’entrée vers le plaisir ou l’orgasme féminin.

Actuellement les spécialistes s’accordent à penser qu’il existe une unité entière, anatomique et physiologique constituée du clitoris, de la vulve, du vagin, de l’urètre et de l’anus. Et non le clitoris d’un côté et le reste de l’autre. Comme on le voit sur le schéma, le clitoris est en fait constitué d’un point saillant (le gland) prolongé par des arches qui viennent de part et d’autre de l’anus ( en violet sur le schéma).

Si le clitoris constitue le point gâchette de cette zone génitale externe. Le vagin a aussi son “trigger point”, communément appelé point G. Là encore il relève plus du mythe que de la réalité. Mais il existe bien une zone particulièrement sensible chez les certaines femmes par auto-entraînement à l’autoérotisme et à l’amour située sur les premiers centimètres de la paroi antérieur du vagin. Les conditions de l’amour échappe tellement à toute logique qu’il serait réducteur de penser qu’en terme d’anatomie..

1 : Lucie Irigaray, Ce sexe qui n’en est pas un, collection critique, 1977

2 : Philippe Brenot, Les femmes, le sexe et l’amour, les Arènes, 2012

Image : Manuel Collège Éditions Magnard

L’histoire du clitoris

Par le Léa Magiore, Médecin Généraliste

sexotherapeute