On se soucie de plus en plus de sa santé et de celle de notre planète. On entend souvent les termes agriculture conventionnelle, biologique ou permaculture. Pas facile de se retrouver dans cet horizon pour faire les bons choix d’alimentation pour notre santé, celle de nos enfants, et la santé de la terre que nous leur laisserons… Alors comment manger bio ? 😉

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Le bio dans tous ses états

Manger bio : l’agriculture en 3 points

L’agriculture raisonnée cherche à trouver un équilibre entre les objectifs de productivité de l’agriculture moderne conventionnelle. Et les contraintes d’une agriculture respectueuse de l’environnement. L’agriculture raisonnée est un mélange de techniques modernes, voire de pointe, et de savoir-faire traditionnels « à l’ancienne ». Un agriculteur raisonné utilisera par exemple un peu d’engrais chimique à certaines périodes de l’année. Alors que l’agriculteur biologique, lui, se l’interdit complètement. L’agriculture raisonnée n’exclut pas complètement les OGM(1)

Selon ses partisans, l’agriculture raisonnée est une meilleure réponse aux attentes et aux contraintes de la consommation moderne. Avec ses exigences croissantes de qualité et de volume.

L’agriculture biologique continue de se renforcer en France, dans un contexte de crise de l’agriculture. Si les Français étaient 49 % à consommer des produits bio régulièrement en 2013, ils sont 65 % à le faire en 2015.

L’Agriculture Biologique est un mode de production qui allie les pratiques environnementales optimales. Comme le respect de la biodiversité, la préservation des ressources naturelles et l’assurance d’un niveau élevé de bien-être animal.

Tout au long de la filière, les opérateurs engagés dans le mode de production et de transformation biologique respectent un cahier des charges rigoureux (2). Qui privilégie les procédés non polluants, respectueux de l’écosystème et des animaux.

C’est aussi un mode de production qui exclut l’usage des OGM. Et qui limite le recours aux intrants, en privilégiant l’emploi de ressources naturelles et renouvelables dans le cadre de systèmes agricoles organisés à l’échelle locale. Et en restreignant strictement l’utilisation de produits chimiques de synthèse.

Enfin, l’Agriculture Biologique s’attache également à renforcer ses liens avec l’ensemble de la société : création d’emplois, participation à l’aménagement du territoire, préservation et promotion des savoir-faire locaux…

En résumé, l’AB, c’est :

  • un système de gestion durable pour l’agriculture,
  • une grande variété de produits agricoles et alimentaires de qualité,
  • une source d’innovations pour l’agriculture, dans une approche agro-écologique

La production de produits Bio ne suffit pas en volume et face à l’expansion de la demande de 10 % par an. Il faut maintenant importer de plus en plus de produits biologiques de pays étrangers ; ceci étant peu bénéfique au bilan écologique desdits produits.

La permaculture est la culture de la permanance. Il s’agit d’une méthode systémique et globale qui vise à concevoir des systèmes (par exemple des habitats humains et des systèmes agricoles) en s’inspirant de l’écologienaturelle (biomimétisme) et de la tradition.

  1. Elle respecte les principes de l’agriculture biologique ( pas d’intrants chimiques)
  2. Pas de labour pour préserver la bonne fertilité naturelle du sol
  3. Stimule la biodiversité en favorisant la polyculture ( contrairement à l’agriculture conventionnelle qui fait de la monoculture) avec des associations culturales synergiques, ce qui permet la fertilité des sols, la protection contre les nuisibles, et l’utilisation de l’espace optimal tant aérien que racinaire.
  4. En intégrant des animaux domestiques utilisés comme co-travailleurs en mangeant une nourriture non comestible pour l’humain comme les limaces, les termites, et font intégralement partie de la lutte contre les nuisibles, en fournissant de plus des fertilisants à travers leurs excréments et en contrôlant certaines espèces d’herbes indésirables.
  5. Dépense une quantité minimale d’énergie et utilise de façon préférentielle les énergies renouvelables : le solaire, le vent ou les biocarburants.

L’ambiguïté du « bio industriel »

La grande distribution a compris que leurs clients veulent manger bio et consacrent des rayons à leurs propres marques bio. Le “bio industriel” est un bel exemple d’oxymore. Les grands acteurs de l’agriculture veulent à tout prix rattraper la vague du bio maintenant qu’elle représente plus de 4 milliards d’euros. Derrière le label AB, il y a un “vrai” bio et du bio édulcoré par des pratiques plus ou moins rigoureuses.

A l’échelle Européenne, entre les différentes réglementation et les différences dans le cahier des charges, le bio est un marché éclaté qu’il est impossible de contrôler en détail.

Par ailleurs le poulet avec le label AB peut avoir été élevé en batterie, nourri aux OGM ( soja moins cher que le maïs ou le blé) et en contenir jusqu’à 9%.

Les fraises d’Espagne ou de Roumanie peuvent être bio et leurs racines plongent dans du sable isolé du sol par du plastique tandis que leurs fraises voisines plongent leurs racines dans du gravier et de la laine minérale, sont arrosés de produits phytosanitaires et manipulés par les mêmes personnes.

Enfin entre le scandale du faux bio importé d’Italie, celui de la ferme Suisse, ainsi que celui de l’Allemagne avec les graines germées en 2011, cela a de quoi semer le doute dans l’esprit du consommateur.

Faut-il arrêter d’y croire pour autant ?

Être bio-vigilant

Manger bio réduirait de 23% le risque de surpoids et de 31% le risque d’obésité. (3)

Les végétaux bio sont plus riches en vitamines, caroténoïdes et de polyphénols (anti-oxydant), tandis que le lait et le poulet ont un meilleur équilibre en acide gras (4). Ils ont également moins de métaux lourds comme le cadmium qui est responsable de maladies rénales et de fractures osseuses

L’agriculture biologique réduit la pollution des eaux et des sols (en tête le glyphosate!). Il faut fuir les pesticides : il n’est pas rare de voir 5 à 8 pesticides différents en agriculture conventionnelle. De plus, en consommant en priorité des produits du circuit local, on diminue la pollution due aux transports.

Ils détériorent notre santé.

Par le Léa Magiore, Médecin Généraliste

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