Par Léa Maggiore, Médecin Généraliste

Le cancer du poumon est aujourd’hui la 1ère cause de décès en France et dans le monde. Alors qu’il est en diminution chez les hommes, il est en progression constante chez les femmes avec une multiplication par 7 en 30 ans. Le tabac est de loin le premier facteur de risque de ce cancer.

cancer poumon

Quels sont les symptômes du cancer du poumon ?

Anatomie du poumon

Notre système respiratoire est composé des voies nasales, de la trachée et de deux poumons. Son rôle est double : fournir notre organisme en oxygène (O2) et évacuer les déchets du métabolisme sous forme d’un gaz le dioxyde de carbone (CO2).

Lors de l’inspiration, l’air traverse les fosses nasales, la trachée puis se répartit dans les bronches, les bronchioles puis les alvéoles. L’oxygène contenu dans l’air inspiré circule dans les alvéoles qui contiennent des artères de très petits calibres (artérioles), reliés au coeur puis à la circulation générale. L’oxygène traverse leur paroi pour aller dans le sang qui le distribue ensuite par les vaisseaux à tous les organes.

Les symptômes fréquents

Les symptômes d’un cancer du poumon ou cancer bronchique ne sont pas spécifiques à cette maladie, c’est-à-dire qu’ils peuvent être causés par d’autres maladies.

Certains symptômes sont fréquents et combinent des problèmes respiratoires et un état physique général modifié  :

  • La fatigue, la perte d’appétit et la perte de poids qui ne sont pas spécifiques
  • l’apparition d’une toux
  • des douleurs importantes au niveau thoracique, comme un point de côté évoquant un déchirement musculaire ou une pointe à l’épaule, quand la tumeur touche la plèvre (enveloppe qui maintient les poumons contre la paroi thoracique )
  • des crachats. Les cellules des bronches possèdent à leur surface des cils très fins qui, comme un balai, poussent continuellement le mucus vers la trachée en éliminant les particules inspirées qui s’y sont déposées. Lorsque la quantité de mucus est importante, cela produit ce que l’on appelle des expectorations. Il peuvent être transparents ou sanguinolents.

Autres symptômes moins fréquents

  • Une modification de la voix ou une extinction de voix persistante liée à la compression d’un des nerfs impliqué dans le fonctionnement des cordes vocales. On parle de dysphonie.
  • Une respiration sifflante engendrée par la compression de la trachée et des grosses bronches. Ce phénomène est aussi appelé « wheezing »,
  • Des difficultés à avaler en relation avec la compression de l’œsophage (dysphagie),
  • Une difficulté à respirer liée à la présence de liquide dans la cavité pleurale qui contient les poumons (pleurésie) ou à la présence de liquide stagnant entre les 2 feuillets du péricarde, membrane qui entoure le cœur (péricardite).
  • L’affaissement ou une faiblesse de la paupière d’un seul œil, le rétrécissement de la pupille du même œil, appelés syndrome de Claude-Bernard Horner.
  • Un ensemble de manifestations avec gonflement de la face et du cou, maux de tête, veines apparentes sur la partie supérieure du thorax. La compression de la veine cave supérieure est en cause. Il s’agit du « syndrome de compression cave supérieure ».

Comment guérir ou prévenir ce cancer ?

Le diagnostic et les différentes tumeurs du poumon

Le diagnostic est le processus permettant d’identifier une maladie d’après ses signes. La démarche diagnostique permet de confirmer la présence d’un cancer, identifier le type de cancer, trouver l’emplacement où le cancer a pris naissance (tumeur primitive), et d’avoir une idée de l’étendue, ou propagation, du cancer (stade).

Quand on a une suspicion, c’est-à-dire un ou plusieurs signes cités ci-dessus tout en prenant compte des antécédents médicaux et du mode de vie des patients, on va réaliser un premier bilan qui comprendra :

  • Un examen clinique réalisé par le médecin qui évalue notamment l’état général du patient,
  • Une radiographie pulmonaire,
  • Un scanner thoracique avec coupes abdominales supérieures (aussi appelé tomodensitométrie ou TDM),
  • Une fibroscopie bronchique bronchique au cours de laquelle sont effectués des prélèvements (biopsies).

A l’issu de cette batterie d’examens, le ou les médecins seront en mesure de déterminer si la masse identifiée est dangereuse ou pas pour la santé.

Le poumon peut être le siège de tumeurs bénignes (non cancéreuses) ou malignes (cancéreuses). La différence majeure entre tumeurs bénignes et malignes réside dans l’incapacité des premières à migrer vers d’autres endroits du corps (métastases).

Le cancer du poumon ou cancer bronchique se développe le plus souvent à partir des cellules des bronches. On distingue deux grands types de cancers bronchiques : les cancers bronchiques non à petites cellules et les cancers bronchiques à petites cellules. Ils représentent respectivement environ 80 % et 20 % des cancers.

Les traitements

Trois types de traitements sont utilisés dans la prise en charge des cancers bronchiques : la chirurgie, la radiothérapie et des traitements médicaux (chimiothérapie et thérapies ciblées).

La prise en charge du cancer du poumon combine ainsi souvent des traitements locorégionaux et des traitements systémiques :

  • Les traitements locorégionaux (chirurgie, radiothérapie) s’attaquent à la tumeur et traitent la zone qui l’entoure.
  • Les traitements systémiques sont des traitements par médicaments (chimiothérapie, thérapies ciblées) qui circulent dans tout le corps et agissent sur les cellules cancéreuses où qu’elles soient situées.

Le choix des traitements est adapté à chaque cas et est discuté par plusieurs médecins de spécialités différentes en réunion ( réunion de concertation multidisciplinaire). Ils se basent pour cela sur des recommandations de bonne pratique. Ils peuvent également vous proposer de participer à un essai clinique.

Pour les cancers bronchiques non à petites cellules, la chirurgie constitue le traitement de référence lorsque le stade du cancer, c’est-à-dire son degré d’extension, et votre état de santé général le permettent.

Pour les cancers bronchiques à petites cellules, la chimiothérapie associée ou non, selon le stade, à une radiothérapie constitue le traitement de référence.

Le premier facteur de risque, et de loin, est le tabac. Il existe aussi bien évidemment des facteurs familiaux et environnementaux.

Il est donc important de réduire la consommation de tabac, et surtout la durée sur laquelle vous fumez. Il est moins bon de fumer 5 cigarettes par jour pendant 50 ans que 15 cigarettes par jours pendant 10 ans !

Les thérapeutes sont nombreux pour vous aider à arrêter de fumer, et les méthodes tout autant. Commencez donc par en parler à votre médecin traitant qui pourra si besoin pour orienter vers un tabacologue ou un hypnothérapeute par exemple.

Toutes les méthodes sont bonnes pour arrêter, l’importer est de s’y motiver !

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