Les Maladies Sexuellement Transmissibles (MST) se manifestent par des signes variés et souvent très discrets, chez l’homme comme chez la femme. Pourtant il est fondamental de diagnostiquer et de traiter ces infections tôt pour éviter les séquelles qu’elles peuvent entraîner.

Maladie sexuellement transmissible

Des pathologies différentes mais des précautions équivalentes

Les MST reviennent en nombre

L’Institut de Veille Sanitaire a récemment publié un rapport sur l’augmentation du nombre de personnes présentant des infections sexuellement transmissibles. Le constat est sans appel et peut traduire une augmentation des comportements sexuels dits « à risque ». Alors quelles sont ces maladies, comment les diagnostiquer et les soigner ou encore mieux, comment les éviter ?

Nous allons ici répondre à ces questions en s’appuyant sur quelques MST parmi les plus fréquemment diagnostiquées.

Soigner les MST

Si toutes ces MST ne sont pas traitées ou diagnostiquées de façon précoce, il existe des risques d’infection des voies génitales « hautes » comme une infection de la trompe ou salpingite qui peuvent être responsable. Ceci, en l’absence de traitement, d’une stérilité.

Toutes ces maladies peuvent avoir des symptômes douloureux et impressionnants mais si elles sont diagnostiquées rapidement, les complications peuvent être évitées.

Pour les infections bactériennes comme la Blennorragie et les chlamydiae, les traitements antibiotiques prescrits par un médecin sont souvent rapides et permettent la disparition de l’infection dans un délai de deux semaines environ.

Pour l’hépatite B, s’il n’est pas encore possible d’en guérir complètement, les traitements existants permettent tout de même de stabiliser les patients en empêchant d’éventuelles graves complications. Des vaccins contre l’hépatite B sont disponibles pour le nourrisson, ce qui le préviendra contre cette MST.

Les crises d’herpès sont peu fréquentes, on va donc les traiter au moment où elles surviennent. Votre médecin vous prescrira des médicaments antiviraux à prendre par voie orale comme l’Aciclovir ou Valaciclovir ainsi qu’un traitement cutanée antiseptique afin de décaper les lésions. Ils réduiront l’intensité des symptômes et accélèreront la guérison des lésions.

Pour soigner les mycoses, un traitement antifongique par voie vaginale est prescrit par le médecin. Ces médicaments se présentent sous forme d’ovules ou de capsules à introduire dans le vagin, comme l’Econazole par exemple. Ce traitement contre les mycoses devra être complété par l’application locale d’une crème antifongique type Terbinafine.

Il faut savoir que ces thérapies doivent être suivies par les deux partenaires pour éviter toute réinfection et réduire le risque de transmission de l’infection à d’autres personnes.

Rappelez-vous que plus elles sont diagnostiquées et prises en charge rapidement, moins les complications sont graves !

Blennorragie

On connaît cette MST également sous le nom de gonorrhée. Elle est provoquée par une bactérie appelée gonocoque.

La blennorragie se manifeste chez l’homme par un écoulement de liquide purulent blanchâtre ou jaunâtre au niveau de l’urètre, ainsi que par des brûlures très intenses lors de la miction.
Chez la femme, les symptômes sont souvent très discrets, ce qui retarde le diagnostic. Cependant, la femme peut quand même souffrir de légères douleurs ou brûlures lors de la miction, ainsi une légère inflammation du col de l’utérus et du vagin.

Chlamydiae

Les infections à Chlamydiae sont également causées par des bactéries. C’est la MST la plus fréquente en France. Cette bactérie infecte plus de 5 % de la population des 18-29 ans !

Cette infection se manifeste par des écoulements clairs au niveau de l’urètre et souvent par une gêne urinaire.

Hépatite B

Contrairement aux deux MST précédentes, l’hépatite B est virale et touche le foie. Dans plus de la moitié des cas, l’hépatite B passe inaperçue. Le diagnostic est la plupart du temps réalisé au cours d’un test de routine, ou encore suite à une fatigue inexpliquée.

Comme pour toutes les hépatites, les symptômes, s’il y en a,  regroupent une fatigue, des céphalées, des nausées ainsi que des douleurs abdominales et un ictère. L’ictère est le symptôme qui va faire soupçonner en premier l’hépatite. Même si celui-ci peut survenir en dernier, des mois après l’infection. Il est dû à un pigment (la bilirubine) issu de la destruction des globules rouges. Ce dernier est usuellement capté par le foie puis accumulé dans la vésicule biliaire avant d’être déversé dans le tube digestif, ce qui va donner la couleur jaune- brun aux selles. Ici, le foie rendu dysfonctionnel par le virus, est dépassé et rejette dans le sang ce pigment qui va être drainé par la peau et lui donner cette couleur jaune. Comme le pigment n’est plus dans les selles, les selles sont décolorées.

Herpès

L’herpès, tout comme l’hépatite est également une MST virale. La transmission de ce virus peut s’effectuer même si la personne infectée ne présente aucune manifestation de l’herpès ! La plupart des personnes infectées par le virus de l’herpès l’ignorent car aucune manifestation n’est visible.

Quand il se manifeste, l’herpès génital se traduit par des picotements et des démangeaisons dans la région génitale et par l’apparition de vésicules dans cette même région. Les vésicules ont l’apparence de petites bulles qui traduisent  l’infection des cellules de l’épiderme par le virus. Elles sont accompagnées d’une inflammation locale. Les poussées d’herpès sont souvent très douloureuses.

Chez la femme, des lésions peuvent aussi apparaître sur les cuisses ou les fesses et des ganglions peuvent être ressentis au niveau de l’aine.

Mycose génitale

La mycose vaginale représente l’infection vaginale la plus fréquente chez la femme, elle est provoquée par la prolifération d’un champignon.

Les symptômes de la mycose vaginale sont en grande partie des démangeaisons et des irritations notamment à l’entrée du vagin. Des douleurs se font ressentir à la miction ainsi que pendant les rapports sexuels. Enfin, on peut observer des pertes vaginales blanches et épaisses.

Les conseils du pharmacien

Protégez-vous !

Toutes les maladies évoquées ci-dessus, sans exceptions, voient leur transmission quasi impossible grâce au port d’un préservatif pendant l’acte. Des préservatifs sont toujours disponibles à l’intérieur d’une pharmacie ou au distributeur à la sortie de celles-ci.

Tous les deux concernés

Un traitement contre une MST doit toujours être suivi par les deux partenaires. Il faut donc absolument que le ou la partenaire soit mis au courant afin de traiter au mieux l’infection et donc d’éviter sa transmission future. Ce, même si le rapport sexuel a eu lieu longtemps auparavant.

Ne soyez pas gênés

Il est normal que l’on puisse ressentir une gêne à parler d’une infection génitale à son médecin. Cependant, ce sentiment n’a pas lieu d’être. Votre médecin ne vous jugera jamais et vous prescrira le traitement le plus adapté pour vous et votre partenaire.

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