Qu’on le veuille ou non, l’utilisation des médias sociaux impacte la santé mentale. Des études récentes suggèrent que les personnes qui utilisent fréquemment les réseaux sociaux se sentent plus déprimées, plus anxieuses et plus seules que celles qui passent plus de temps loin des écrans. Des pixels qui dictent notre état d’âme… absurde et terrifiant, n’est ce pas ? Mais pourquoi et comment les médias sociaux impactent-ils notre santé mentale ?

 

cernes et poches sous les yeux

Les médias sociaux… une addiction ?

A chaque fois que vous vous connectez à vos médias sociaux préférés, les signaux de dopamine dans votre cerveau augmentent. Au fur et à mesure, votre cerveau identifie cette activité comme gratifiante. En outre, cette réaction est amplifiée à chaque fois que vous obtenez des commentaires positifs. Toutefois, ces sentiments positifs ne sont que temporaires. Et, à mesure que la dopamine se dissipe, vous devrez vous reconnecter pour en avoir plus. C’est une boucle de rétroaction associée au plaisir. Consulter les réseaux sociaux devient donc une habitude involontaire, une production de mécaniques addictives et non un choix. L’addiction ou la dépendance aux médias sociaux, tout comme l’addiction aux jeux vidéos, est bien réelle.

Plusieurs réseaux sociaux utilisent le design persuasif, dont l’hameçonnage est la pierre angulaire. Il consiste à capter et à conserver l’attention de l’utilisateur, qui est considérée comme un bien précieux. Le cycle de l’hameçonnage est composée de 4 actions qui créent une habitude : 

  • Le déclencheur. Celui-ci peut être externe (notifications…) ou interne (lié aux habitudes de l’individu). 
  • L’action. Soit l’objectif visé, qui peut être effectuer un achat ou retourner sur un site. 
  • La récompense. Celle-ci est variable : un retweet, un like, un code promotion, un cadeau… 
  • L’investissement. Une fois l’utilisateur récompensé, son investissement vis-à-vis de l’application va être renforcé. Il va vouloir se reconnecter, tweeter, liker… Ce qui va nourir le cycle suivant.

Les interactions et l’estime de soi

Plus de problèmes peuvent survenir lorsque vous accordez trop d’importance aux interactions que vous recevez (ou pas). Par exemple, si vous publiez une photo et que vous n’obtenez pas les interactions souhaitées, vous pouvez vous sentir déçu ou invalidé. Cette déception peut également survenir en comparant vos intéractions ou vos messages à ceux des autres internautes. Tout cela peut ainsi entraîner une faible estime de soi, une distraction par rapport à d’autres tâches et même de l’anxiété ou de la dépression.

Les filtres sont amusants… mais aussi faux

Les filtres illustrent comment les médias sociaux peuvent être à la fois positifs et négatifs. Ils sont parfaits pour rigoler, certes. Mais la capacité à masquer les imperfections crée de fausses illusions. Même si vous savez que les publications sont filtrées et soigneusement sélectionnées, un fil d’accueil débordant de surbrillance peut entraîner une faible estime de soi. Les médias sociaux créent une plate-forme pour se vanter. Ici, les événements et même le bonheur lui-même semblent parfois être en compétition. Les gens comparent leurs meilleures expériences parfaites, ce qui peut engendrer du stress, de l’anxiété, de la dépression, voire même des pensées suicidaires. 

FOMO et médias sociaux

La peur de passer à côté, ou FOMO, est une autre raison pour laquelle scroller les médias sociaux est si attrayant. Vous craignez peut-être de manquer, entre autres, le dernier sujet de conversation à la mode, un meme tendance ou une blague. Ce type d’anxiété sociale peut aussi nous pousser à passer plus de temps face aux écrans. A son tour, un plus grand engagement vis-à -vis des médias sociaux peut aggraver l’insatisfaction, qui peut être la cause de la FOMO. Ainsi, nos tentatives pour l’atténuer peuvent conduire à des comportements qui l’exacerbe. Entretenir un journal, pratiquer la gratitude et tisser des liens avec de vraies personnes sont des activités qui peuvent vous aider à mettre les choses en perspective, développer un plus grand sentiment d’appartenance, libérer l’anxiété FOMO et sortir de ce cercle vicieux. 

Comment changer ses habitudes ?

Que vous ayez une dépendance aux médias sociaux ou que vous passiez simplement plus de temps que nécessaire dessus, voici quelques réflexes pour changer vos habitudes. 

  • Supprimer les applications de votre smartphone. Vous pourrez toujours y accéder depuis votre ordinateur, mais les supprimer peut aider à réduire le temps passé sur les réseaux sociaux. 
  • Éteindre votre téléphone au travail, pendant les repas et les activités récréatives. Vous pouvez également désactiver les notifications de certaines applications.
  • Prévoir un certain temps dédié aux médias sociaux. Vous pouvez activer une minuterie (à respecter ;)).
  • Adopter un nouveau passe-temps qui n’est pas lié à la technologie. Ça peut être une activité sportive ou artistique, du bénévolat,… 
  • Rencontrer vos amis et votre famille en personne lorsque cela est possible.

Il est également important de faire des pauses régulières, voire une détox digitale, pour aider à trouver des bases dans la vie réelle et se reconnecter au vital. 

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