Terme non reconnu par les médecins, la « noyade sèche », dite aussi « noyade à retardement », fait pourtant froid dans le dos. En cause, l’appropriation d’un phénomène bien particulier par les médias pour produire du spectaculaire. A l’image d’un article paru aux États-Unis en 2017, mentionnant la mort d’un petit garçon de 4 ans une semaine après avoir bu la tasse. Fake off : il ne s’agissait pas de noyade mais des suites d’une myocardite (une inflammation du muscle cardiaque). Pourtant ce type de noyade à contrecoup fait encore parler d’elle. Démêlons le vrai du faux et apprenons à détecter les symptômes qui peuvent sauver une vie !

noyade sèche

Noyade sèche : un terme non médical

Issu de la médecine légale, le terme noyade sèche a d’abord été utilisé durant les autopsies de personnes victimes de noyade qui n’avaient pas de trace d’eau dans les poumons.
Il se serait agi d’un phénomène controversé aujourd’hui, le spasme laryngé. C’est une contraction involontaire des muscles entourant le larynx empêchant le passage de l’air.

Puis la presse en a fait mention dans les années 80, sous le terme de « noyade secondaire », la définissant comme une détérioration respiratoire pouvant survenir 96 heures après une noyade classique et atteindre les alvéoles pulmonaires. Aujourd’hui, l’OMS préconise de ne plus utiliser les expressions « noyade sèche », « noyade mouillée », « passive », « active », « secondaire » ou « silencieuse ».  Il donne une définition unique de la noyade : « insuffisance respiratoire résultant de la submersion ou de l’immersion en milieu liquide ».

Noyade sèche : symptômes

Mais alors peut-on finalement parler de noyade sèche ?
Disons qu’on peut parler de noyade si on constate un problème respiratoire après un évènement dans l’eau lors d’une baignade, et qu’il y a plusieurs stades.
Il existe des cas rares où, quand un enfant a bu la tasse, de l’eau peut rester quelques heures dans ses poumons sans qu’il régurgite immédiatement. Il faut donc dans ce cas être très attentif à tous les signes de cette réaction à contrecoup pouvant provoquer un manque d’oxygène par œdème, ou une infection pulmonaire : 

– lèvres bleues

– essoufflement

toux

– fatigue anormale

– vomissements

Comment réagir ?

Si vous observez les symptômes ci-dessus chez votre enfant suite à une baignade, il peut s’agir d’une noyade bénigne qui s’aggrave.


Cela arrive chez les enfants bien plus fréquemment que chez les adultes car ces premiers supportent mieux la gêne occasionnée par l’eau dans leurs poumons, du fait d’une réserve physiologique plus grande.

Il faut donc être très vigilant dans les jours qui suivent un évènement anormal dans l’eau, comme celui de boire la tasse. Dès les premiers signes, il faut appeler le Samu, car une assistance respiratoire est absolument nécessaire.

Prévenir la noyade

En France, les noyades accidentelles tuent près de 1000 personnes par an, touchant particulièrement les moins de 25 ans. Ces noyades se produisent principalement quand l’enfant est sans surveillance au bord d’une piscine ou dans une baignoire.


Les plus à risque sont les enfants de 1 à 4 ans qui se déplacent sans soupçonner les dangers.
Les plus petits peuvent aussi se noyer dans des récipients type seau d’eau ou dans la cuvette des toilettes…
Quant aux adolescents et jeunes adultes, c’est la consommation d’alcool ou de stupéfiants qui les mènent le plus souvent à se noyer.

Toutes ces circonstances sont dramatiques, il convient donc d’être vigilant avec soi et avec les autres, particulièrement en période estivale. Quant à la dite « noyade sèche », elle survient généralement après une noyade évitée passée inaperçue. 

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