A l’instar des troubles de l’érection (dysfonction érectile), l’éjaculation précoce interroge à la fois sur la dimension comportementale et neurobiologique de ce symptôme. Mais aussi sur la dynamique relationnelle du couple et son contexte psychoaffectif. Ce symptôme humiliant touche environ 20 % des hommes.

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Ejaculation précoce :  les causes possibles

Qu’est-ce que l’éjaculation précoce

L’éjaculation précoce (EP) est définie par un rapport qui dure moins d’une minute après pénétration du fait d’une éjaculation. Il arrive parfois que l’éjaculation se produise avant même la pénétration.
Pourtant des hommes se sont plaint eux aussi d’éjaculation précoce malgré des rapports durant 2 à 4 minutes, le temps moyen d’un rapport satisfaisant en terme de durée étant de 9 à 11 minutes(1).
Cela prouve que la satisfaction d’un rapport ne se mesure pas seulement à sa durée. Elle dépend aussi du sentiment de ne pas maîtriser cette durée, et à la frustration de ne pas s’être senti à la hauteur dans l’accomplissement de ce rapport. De nombreuses publications existent sur le sujet.

Cette éjaculation précoce peut être primaire, c’est à dire dès les premiers rapports. Ou secondaire après une période d’activité sexuelle satisfaisante.

Dans le premier cas, l’éjaculation précoce est souvent liée à une anxiété et un mauvais contrôle de l’excitation du fait de l’inexpérience.

Dans le second cas, l’éjaculation précoce peut être liée au traumatisme d’une mauvaise expérience sexuelle (humiliation, commentaires désobligeants…). Affectant l’estime et la confiance en soi de l’homme, source d’anxiété de performance. Mais il existe aussi des causes de nature médicale comme une infection de la prostate (prostatite), une thyroïde qui produit trop d’hormones thyroïdiennes (hyperthyroïdie). Ou d’autres affections comme le diabète, l’alcoolisme

Il existe aussi parfois une hypersensibilité du gland d’origine congénitale. Ainsi qu’un mauvais contrôle émotionnel du fait d’un stress, d’une fatigue, d’une relation conflictuelle potentielle avec la partenaire…

Non l’éjaculation précoce n’est pas un symptôme pathologique en lui-même. Car c’est la civilisation qui a cherché à prolonger les rapports pour faire durer le plaisir,. Au delà de sa fonction procréatrice. Chez les primates, auxquels nous appartenons, les rapports sexuels sont très rapides de l’ordre d’une à deux minutes car l’acte sexuel rend les partenaires vulnérables à d’éventuels prédateurs.

L’éjaculation précoce est donc une des modalités possibles d’un rapport sexuel. Même si la recherche de plaisir dans le couple créé aujourd’hui, les conditions d’une frustration et d’une culpabilité excessives.

Les conseils du médecin

L’intérêt de cette évaluation est de savoir si le couple peut trouver des ressources en lui-même pour surmonter cette difficulté dans leurs relations intimes. Le sens éventuel de ce symptôme pour le couple est à rechercher ainsi que des solutions psycho-comportementales à mettre en œuvre ensemble.

Ainsi l’évaluation du climat psychoaffectif et les modalités d’interaction entre les partenaires donneront une idée des projets thérapeutiques, qu’il sera possible de proposer au sein du couple.

Mais la délivrance d’un anesthésique local par votre médecin, peu avant le rapport, pour diminuer la sensibilité du gland. Ou celle d’un médicament qui réduit l’excitation sexuelle, sont aussi possibles dans certains cas.

Mais cette prise en charge médicamenteuse ne doit pas faire l’économie d’une prise en charge et d’une compréhension plus globale de ce symptôme.

Par le Docteur Rageau, Médecin Généraliste

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