Reconnue depuis mai 2019 comme maladie par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), l’addiction aux jeux vidéos ou le « Gaming disorder » toucherait une minorité de joueurs, soit entre 0.5% à 4%, sur la base 2,5 milliards de joueurs mondialement. Si votre enfant joue 1 heure par jour, soyez serein.e ! Mais s’il.elle joue plus, certains signes sont à repérer pour être sûr de la stabilité psychologique de votre enfant ou adolescent.e.

Addictions jeux vidéos

Point sur le terme « addiction »

Le consensus sur l’expression à employer pour décrire un usage excessif des jeux vidéo a toujours fait débat. Et pourtant, ce trouble a été reconnu comme addiction au même titre que l’addiction à la cocaïne ou aux jeux d’argent. Si certains scientifiques pensent que l’on peut voir dans ce “gaming” excessif, non pas une addiction, mais des pathologies préexistantes qui poussent les joueurs à s’enfermer dans le jeu, d’autres pensent que cette addiction aux jeux vidéos est bel est bien réelle et repose sur des facteurs à risque. Ce qui nous amène au point suivant : quels sont les facteurs à risque ou les pathologies préexistantes qui peuvent conduire à une addiction aux jeux vidéos ?

Les facteurs à risque de l’addiction aux jeux vidéos

S’il n’y pas de profil-type, certaines études ont toutefois mis en évidence que la dépendance au jeu se manifeste plus fréquemment chez des jeunes personnes de sexe masculin, avec un statut socio-économique modeste, présentant des traits impulsifs et une tendance à la distractivité et à l’évitement. Nous notons également une moins bonne qualité des relations interpersonnelles et de moins bonnes capacités d’adaptation. En outre, une tendance à la dépression ou une humeur dépressive, ainsi qu’à l’anxiété et une phobie sociale sont des facteurs à prendre en considération.

Les signaux d’alerte

L’OMS a fixé trois critères cumulés : une perte de contrôle, un temps important passé à jouer et des conséquences négatives sur la vie quotidienne, en plus d’une durée de 12 mois minimum pour qu’un diagnostic puisse être posé. Concrètement, le.la joueur.se va peu à peu délaisser ses centres d’intérêt, ses activités et son cercle social pour faire du jeu son unique priorité et seule source de plaisir. Par conséquent, il y a une baisse des résultats scolaires, des troubles d’alimentation, de concentration et de sommeil, de l’anxiété, de l’agressivité et de la tristesse. L’addiction aux jeux vidéos entraîne également un  dysfonctionnement au niveau du système de récompense : plus la personne nourrit ce système en jouant, plus le système de récompense ne sera activé qu’avec le jeu.

Adopter le bon comportement en tant que parent ou proche

Maintenant que nous avons fait le point sur les facteurs à risque et les signaux d’alerte, il est essentiel d’adopter le bon comportement pour aborder son enfant ou adolescent.e.

Posez des questions toutes simples pour essayer de comprendre ce qui passionne votre enfant dans le jeu, et si vous arrivez à franchir le pas, jouez avec lui.elle ! Vous tisserez un nouveau lien vous permettant de communiquer plus facilement, mais aussi d’identifier ce que votre enfant construit dans le jeu vidéo, pour le lui apporter plus tard sous d’autres formes. Ne vous attendez pas à avoir des résultats du jour au lendemain, il faudra du temps pour que votre enfant ou adolescent.e sorte de sa bulle virtuelle pour faire un saut dans le réel.

Activez-vous ensemble

Il lui sera difficile de renouer des contacts mais encouragez le.la jusqu’au bout, cherchez d’autres activités sociales potentielles et célébrez les petites victoires ensemble. Il faut faire en sorte que le jeu ne soit plus le refuge principal de l’ado et l’aider à avoir du plaisir au delà de son écran, sans pour autant lui supprimer brutalement son activité favorite.

Ne débranchez surtout pas l’ordinateur ou la console

Cela est contre-productif et génère en général de l’agressivité. Il.elle pourra en effet se retourner contre vous et vous en voudra de lui confisquer “sa seule source de plaisir”.  Cette frustration pourrait également se déplacer vers une autre addiction. Une alternative est d’installer l’écran de jeu dans le salon, cela générera une proximité avec le monde autour : il.elle est en train de jouer mais il.elle n’est pas seul.e.

Instaurez des limites ensemble

Comme par exemple un jour sans jeu vidéo. Il est très important de prendre des décisions avec votre enfant ou adolescent.e, de lui demander son avis et de l’écouter : il.elle se sentira ainsi valorisé.e et au final, vous arriverez à instaurer des limites. Si à ce moment là, l’adolescent.e n’adhère pas, il faut consulter et demander de l’aide extérieure.

Garder en tête que les jeux vidéos ont autant d’aspects positifs que négatifs

Des études ont bien montré les apports du jeu vidéo en thérapie : ils peuvent notamment développer les capacités cognitives, les capacités d’attention, de concentration, ils améliorent également la mémoire, la coordination entre l’œil et la main, l’acuité et l’attention visuelle. L’estime de soi est en outre renforcée en jouant aux MMORPG (Massively Multiplayer Online Role Playing Game), jeux qui consolident chez l’adolescent.e la dimension sociale d’appartenance à une communauté. Pour conclure, il ne s’agit donc pas de diaboliser le jeu vidéo mais seulement de lui montrer que comme toute chose, le jeu vidéo est une épée à double tranchant et qu’il lui faut trouver le juste milieu pour aller mieux.

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