Oui, on peut guérir de la boulimie et de l’anorexie ! Les femmes, principales atteintes de ces troubles, ont tendance à s’enfermer dans ce combat avec elle-même alors que de nombreux thérapeutes compétents ont des conseils précieux à leur prodiguer pour s’en sortir. Quelques astuces ici, qui ne remplaceront pas le cabinet de consultation.

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Rétablir les rythmes biologiques

Pour le Dr Colette Combe, la chronobiologie permet de corriger le chaos des premiers symptômes associés à la boulimie comme à l’anorexie.
Les personnes souffrant de troubles alimentaires souffrent aussi de troubles du sommeil. Il est donc conseillé de manger et de se coucher à des heures régulières, en remontant l’heure du coucher, demi-heure par demi-heure. Ce cadre rassure, permet de lâcher-prise sur certaines choses inutiles et chronophages et de reprendre le contrôle sur des tâches plus essentielles.

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Acquérir la patience

Les petites victoires sont très progressives, et au début surtout, il faut accepter d’avancer pas à pas. La plupart du temps les patientes recherchent la perfection qui est décourageante à atteindre du but en blanc. Il faut leur apprendre que ce sont les petits changements en profondeur qui font une grande différence au quotidien. Pour cela il faut faire l’expérience de l’échec car même ces petits changements ne s’acquièrent pas en une journée. La seule qualité nécessaire est la motivation et la régularité dans les petits efforts et les remises en question constructives.
Repérer tous les avantages qu’il y a à sortir de la maladie entretient cette motivation.

Faire des projets

Imaginez ce que vous attendez de votre vie, vers quoi vous mènerait votre désir de vie si vous n’étiez pas malade. Ne vous souciez pas si cela est réalisable ou pas. « Qu’est-ce que vous vous souhaitez pour les cinq ans qui viennent ? » demande à ses patients Colette Combe, qui sait qu’on ne guérit d’un trouble que si l’on devient plus libre d’être soi-même, d’être dans ses désirs, même si cela signifie changer d’orientation, de métier, de compagnon.
« Je témoigne que ceux qui ont guéri ont osé être eux-mêmes, quitte à être “le vilain petit canard” de la famille », poursuit la spécialiste. La maladie ne s’inscrit plus comme une identité.

Manger autrement

Le but ici est d’apprendre à manger autrement pour réduire les crises de boulimies et redécouvrir la satiété. Le Dr Combe conseille d’ajouter des féculents et des protéines à chaque repas pour réduire la fréquence des crises.
C’est la raison pour laquelle elle oriente vers un petit déjeuner à l’anglo-saxonne, avec du pain et des protéines : fromage, fromage blanc, jambon ou œuf. Mieux vaut arrêter de se dilater l’estomac avec des yaourts, pommes, crudités et manger des protéines qui ne font pas grossir, mais sont nourrissantes et donnent de l’énergie pour disposer de sa volonté.
La viande permet, en outre, de réintroduire la symbolique de mâcher, de mordre la vie. « Refaire vivre les dents et le mordant, dans la vie, plutôt qu’engloutir, permet de reconstruire l’oralité ».

Partager ses repas

Pour la plupart des personnes boulimiques, c’est plus facile de manger avec quelqu’un que seule.
« Si ce n’est pas le cas, je conseille de faire des pauses, d’écouter de la musique par exemple. Le repas doit être un moment heureux et calmant », dit le Dr Combe.

Se reconnecter au corps

« Dans ces pathologies, le corps n’est pas seulement malmené, il est nié. Réaliser et accepter qu’il existe est une façon de se soigner », révèle Sophia Ducceschi.
L’idée est donc d’introduire un soin du corps qui soulage, qui détend, qui fait du bien : massage, sophrologie, ostéopathie, yoga, tai-chi, institut de beauté, hammam… « Ces activités permettent de se recentrer sur le corps, vivant, palpitant, qui a des rythmes. Elles “obligent” à prendre le temps d’être à l’écoute de son corps », explique le Pr Dodin.

Faire disparaître les vomissements

Dans le cas le plus heureux, la motivation, les projets, l’envie d’être comme les autres, suffisent à les réduire. Si ce n’est pas le cas, il faut les éroder un à un, diminuer de quatre à trois, puis de trois à deux crises par jour ou par semaine…
« Quand il n’y a plus de vomissements pendant trois semaines, c’est fini. On s’aperçoit que l’on retrouve son énergie et son équilibre émotionnel », note Colette Combe.

S’ouvrir à l’extérieur

Il est important d’ouvrir une autre fenêtre sur sa vie que les études, le métier, ou la famille.
Aller vers la musique, le chant, le dessin, le théâtre, les jeux de société permet de découvrir la relation à l’autre pour en avoir moins peur. Et de se découvrir.

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